Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 2. kötet, 1763 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Premiere partie - Ecritures

ECRITURES. commencera par paffer deffus pendant quelques mo­­mens avec une plume fans encre. Cette occupation eft utile ; elle fait que la main s’accoutume aux differens contours, fk que tous les effets de la plume qui les com­­£ofent,fe gravent dans l’efprit ou dans la mémoire. Je ne conf'eilie pourtant pas d’embraffer tous ces exercices àlafois;céferoit en confondant les uns avec les autres, facrifier plus de tems qu’il ne faut pour y parvenir. On ne paffera à la fécondé ligne que quand on fçaura exé­cuter la première un peu librement & régulièrement, & ainfi des autres, parce que les premières étant plus aifées, elles conduifent naturellement aux fuivantes, qui font plus difficiles. Il eft parmi les artiftes une vérité confiante , que l’on ne doit pas ignorer ; c’eft qu’on ne parvient aux grandes difficultés qu’après l’exercice des plus petites. Pour donner une forte idée de ces exer­cices , je vais dire un mot fur chacun. Sur le premier exercice. Il roule entièrement fur la ligne droite,qui efl la plus facile à tracer. Tout ce qui le compofe, font des pleins defeendans & montans , qui fe font, les premiers , en pliant les doigts & les autres en les allongeant. Il efl en­core néceffaire d’obferver que le courbe qui fe trouve dans le bas des jambages fe produit en arrondiffant par faélion du pouce qui met la plume infenfiblement fur fon angle pour former une liaifon en remontant fk en foulageant. Le mouvement flmple des doigts efl le feul fuffifant pour la formation de cet exercice. Sur le fécond.. Il préfente des parties courbes tant defeendantes que montantes, & qui s’exécutent par le mouvement natu­rel des doigts , pliant & allongeant. Sur le troifieme. Il efl établi fur des lignes mixtes defeendantes fk mon­tantes, & liées les unes aux autres fans changer la plu­me de fituation. Il faut pour la pratique de cet exercice, plus d’aélion dans les doigts & plus de légéreté dans l’ap­pui de l’avant-bras fur la table. Sur le quatrième. Il offre des lignes mixtes & autres effets de plume liées de pié en tête , qui fe font fur la deuxieme fitua­tion fk de l’aélion fimple des doigts. Al’égard des grandes queues qui font femées dans cet exercice , fk qui n’ont aucune mefure, elles fe jettent du bras,la plume placée fur la troifieme fituation. Lorfqu’il fe trouve plufieurs têtes de lettres de fuite , la fécondé l’emporte fur la pre­mière tant en largeur qu’en hauteur, fk ainfi des autres s’il s’en trouve. C’efI la même choie pour les piés, le fécond l’emporte par la longueur ou la largeur fur le premier. Sur le cinquième. Il fait voir des parties montantes & defeendantes qui le forment par une aélion aifée des doigts. Le mérite de cet exercice efl de donner à l’avant-bras l'habitude de monter fkde defeendre facilement;c’efl pour cela qu’il ne doit pofer que fuperficiellement fur la table. Sur le Jîxieme. Il expofe des parties defeendantes & montantes. Son ufage efl le même qu’à l’exercice précédent. Sur le feptiemc. Il efl fondé totalement fur la troifieme fituation qui produit des pleins en-deffus fk en-deffous. Il faut fe ren­dre familier cet exercice , qui fe fait de l’aélion très­­aifée des doigts, l’avant-bras coulant plus vite fur la table. Sur le huitième. Il a pour fondement des cercles ou des ovales joints enfemble. C’efl précifément ce que l’on appelle dans la Géométrie des épicyles. Ils font commencés fur la direc­tion de gauche à droite, & continués fur celle de droite à gauche pour finir par une ligne ondée, qui commen­çant à la lettre A, va fe terminer vers B. Tout ce que renferme cet exercice fe fait par l’aélion fimple tk libre des doigts , l’avant-bras coulant fur la table. Sur le neuvième. Ce dernier efl la récapitulation de tous lesprécédens; il contient en raccourci tous les effets de la plume, dont prefque tous les autres font compofés. On ne fçauroit trop recommander l’ufage de ces exercices , d'autant qu’ils donnent à la main les avantages de monrer, de defeendre, d’aller à droite, de revenir à la gauche, la plume ne pofant toujours que fur l’extrémité de fon ca­non. C’efl par la grande pratique de ces différens mou­­vemens que la main s’afîure peu à peu des effets de la plume. Quoique ces exercices foient donnés fur la ligne perpendiculaire , on peut auffi les former fur l’oblique de droite à gauche. Le maître ne peut pas fixer à celui qui apprend , le tems qu’il doit s’occuper de ces exer* cices, cela dépend de fa difpofition; une main dure ou roide, fk où la flexion ne le fait qu’avec peine , doit y travailler plus long-tems & les former d’une grandeur plus confidérable, en s’attachant à foutenirles pleins re­vers, tant dans les parties droites que dans les courbes. Sur les mouvemens. Tout ce qui compofe l’écriture efl produit par deux mouvemens : celui des doigts & celui du bras. Le mouvement des doigts qui fert pour les lettres mineures comme pour les majeures qui fe font plus vite, n’a que deux effets ; la flexion pour defeendre en tout fens,fk l’extenfion pour remonter de même. Le mouvement du bras, fi néceffaire pour les lettres capitales fk les traits , a quatre effets. Il s’allonge pour monter; il s’écarte pour aller à droite ; il fe rapproche du corps pour la gauche , & il fe plie au coude pour defeendre. Ces quatre effets font plus ou moins étendus fuivant la grandeur des figures que l’on veut exécuter. Plufieurs auteurs ont admis le mouvement du poi­gnet , lequel n’a point été adopté par les plus grands maîtres. Le poignet n’a point d’effet primitif ; il n’agit que fort peu , fk quand il efl forcé d’obéir au mouve* ment des doigts. PLANCHE IX. Des alphabets des lettres rondes. Si l’Encyclopédie rend compte des alphabets de tou­tes les langues du monde, à plus forte raifon doit-elle donner ceux qui font en pratique dans le pays où cet ou­vrage a pris naiffance. Ce n’efl pas affez d’en préfenter les fimples figures , il faut encore en démontrer quel­ques principes. Mais je n’en dirai que ce qui eft le plus néceffaire,les bornes que je me fuispreferites ne me per­mettent pas de trop m’étendre. J’ai fait connoître au mot écriture, que trois différens caraéleres étoient en ufage parmi les François ; fon caraélere diftinélif eft celui par où je commencerai ; on l’appelle communément écriture ronde. Il fe partage , ainfi que les deux autres, en mineur & majeur. Le mineur comme le plus petit, parce qu’il ne comprend qu’un corps, excepté les lettres à têtes & à queues, eft celui dont on fe fert pour une fuite d’ouvrage. Le majeur eft plus grand;on l’emploie toujours pour le commencement des phrafes,des noms propres fk de toutes les chofes qui fubfiftent réellement. Du Mineur. L’alphabet mineur mefuré que la neuvième planche offre aux yeux, eft compofe des caraéleres ufités de rev­eriture ronde. Ces caraéleres, qui fe font de l’aélion fim­ple des doigts , ont chacun des proportions particuliè­res, fur lelquelles je ne parlerai qu’en général. Les lignes horifontales A B renferment le caraélere proprement mineur ; on fait que ce caraélere en ronde eft établi fur quatre becs de plume. Toutes les têtes pallantes au-def­­fus de ce corps mineur, ont un corps & un bec de plu­me; c’eft ce que rendent fenfible les points forts tracés à la droite de toutes les lettres. Il faut pourtant excepter de cette réglé le D, l’S, le T & le Z, qui ne paflem que d’un demi-corps, de encore les têtes de FE & de l’S brifé, qui ne furmontent que d’un bec de plume. Voilà en peu de mots pour les têtes ; voyons ce qui’ regarde les queues. Toutes les queues pallantes au-delfous du corps mineur,ont un corps fk demi;ce qui eft exprimé par les points forts. On exceptera de cette loi commune les dernieres parties courbes de l’H fk de l’N finale qui n’ont qu’un corps. C’eft à préfent de la largeur des unes ékdes autres dont il faut parler. 1 a largeur des têtes n’eft: que d’un corps ; ce qui fe manifefte par les lignes per­pendiculaires tirées à la gauche & à ia droite de ces tê­tes, qui peuvent quelquefois être plus larges; mais cette

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