Acta Classica Universitatis Scientiarum Debreceniensis 2. (1966)

Tegyey Imre: Pylos et le Poche-Orient

ACTA CLASSICA UNIV. SCIENT. DEBRECEN. II. 1966. p. 1 — 8. PYLOS ET LE PROCHE-ORIENT PAR IM RE TEGYEY Les archives de Pylos et de Cnosse, les tablettes d’argile provenant de Mycè­­nes et de Thèbes1, ont donné une orientation nouvelle à la recherche portant sur l’organisation de l’État grec à l’âge de Bronze Récent: au cours du déchiffrement de ces inscriptions, il est devenu clair que Pylos et les autres bureaucraties centralisées sont fort éloignées du monde héroïque que dessine Homère, tout comme du siècle même de celui-ci. Leur caractère organisé rapproche les États de l’âge mycénien beaucoup plutôt des systèmes d’Orient. Le parallèle établi entre ces territoires s’est avéré très efficace lors du déchiffrement de l’écriture linéaire B déjà2 et il a consi­dérablement aidé à interpréter les tablettes avec une précision plus grande et à retracer l’évolution à l’âge de Bronze Récent.3 Compte tenu des résultats des recherches, il paraît surtout utile, au point de vue comparatif, d’examiner des centres relativement petits, évolués parallèlement à l’État grec à l’âge de Bronze Récent: centres qui, situés aux confins des grands empires proche-orientaux ou hors de la sphère d’intérêt de ceux-ci, pouvaient main­tenir leur indépendance plus ou moins longtemps ; sans pouvoir pourtant développer un grand État, par l’absence de grands fleuves et l’impossibilité de l’irrigation qui aurait imposé d’importantes tâches à la population. Parmi ces centres, formés au Proche-Orient à l’âge de bronze, on doit choisir, pour une comparaison avec l’organisation d’État de l’âge mycénien, naturellement surtout ceux dont l’activité administrative est connue grâce à des documents 1 E. L. Bennett, The Pylos Tablets. Princeton 1955; J. Chadwick —T. Killen, The Knossos Tablets. London 19643. (BIOS Suppl. 15.); Bennett, The Mycenae Tablets II. Trans. Amer. Philos. Soc. 48(1958) 1 sqq. et Chadwick, The Mycenae Tablets III. TAPhA 57(1962) 7. Pour les tablettes provenant des fouilles de Thèbes, v. M. Platon, Illustrated London News, 28 nov. 1964, et D. Ktistoupoulos, Kadmos 3(1964) 28. 2 M. Ventris —J. Chadwick, Documents in Mycenaean Greek. Cambridge 1956 ( =Do­­cuments), 54 sqq., 113 sqq., 132 sqq. et dans l’explication des tablettes, passim. 3 Cf. surtout le livre de T. B. L. Webster (From Mycenae to Homer. London 1958, 7 sqq.), puis l’étude de M. I. Finley (The Mycenaean Tablets and Economic History. The Economic History Review 10 [1957/58] 128 sqq.). Concernant les rapports de pro­priété orientaux et mycéniens, il importe de voir A. И. Тюменев, Восток И Микены (Вопросы Истории 1959, 12. 58 sqq.) Pour une analyse des influences orientales, en rapport avec la langue et les formules des documents écrits, cf. С. Я■ Лурье, Микенские надписы и древний восток (Проблемы социално-экономической истории древнего мира. Москва —Ленинград 1963), 169 sqq. L’importance de la colonisation grecque est soulignée par J. Harmatta, Der alte Ori­ent und das klassische Altertum. Acta Antiqua 7(1959) 32 sqq. Les relations entre les pa­lais de Crète et de Proche-Orient sont traitées par J. W. Graham, The Relation of the Mi­­noan Palaces to the Near Eastern Palaces of the Second Milleneum. (Mycenaean Studies. Proceedings of the Third International Colloquium for Mycenaean Studies. Madison 1964. Ed. E. L. Bennett.) 195 sqq. 1 Acta Classica1

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