Acta Classica Universitatis Scientiarum Debreceniensis 7. (1971)

Ernst, Juliette: L'état de la recherche dans le domaine des études classiques a travers le monde

pour subventionner des publications particulièrement coûteuses, notamment de grands in­struments de travail, et pour créer des centres spécialisés rattachés parfois à une Université, mais jouissant d’une certaine autonomie. Ce type de «Conseil supérieur de la recherche», qui existait déjà depuis bien des années dans des pays hautement centralisés comme la France, qui a son «Centre national de la Recherche scientifique», ou l’Espagne, avec son «Consejo superior de investigaciones cientificas», a gagné des nations traditionnellement régionalistes comme l’Italie, ou même la Suisse, exemple extrême dans ce domaine, puisque les Univer­sités sont cantonales, entièrement indépendantes du pouvoir central. Paradoxalement, la création de ces organismes centralisateurs va de pair avec une ten­dance générale à la décentralisation des études et ne la contrarie pas. En tous pays, on fonde de nouvelles Universités dans des villes d’importance souvent secondaire et qui n’en avaient jamais eu, on fait revivre de petites Üniversités qui végétaient, dans les Facultés des Lettres on crée des Instituts spécialisés dans les études classiques ou dans telle branche de ces études, parfois dans des endroits assez inattendus (tel le «Centro di studi sulla lirica greca e la metrica classica» à Urbino). Les grandes écoles essaiment de plus en plus: le «Deutsches Ar­chäologisches Institut», après les branches de Rome, d’Athènes, d’Istamboul, en a créé à Ispahan, à Madrid. Il y a une «British School of Archaeology» en Iraq, une Université américaine à Beyrouth, etc. Pour la France, la Casa Velázquez, à Madrid, a fait récemment une place assez importante à nos études. Il convient de noter que les centres d’études sont parfois aussi des fondations privées: c’est ainsi qu’à Washington, en face de Dumbarton Oaks, «Institute for Byzantine Studies», offert avec toutes ses collections à Harvard Univer­sity, entre les deux guerres, par Mr. et Mrs. Bliss, de leur vivant, il existe maintenant le «Center of Hellenic Studies», autre grand domaine pourvu d’une bibliothèque, de maisons pour les hôtes, donation d’un autre Mécène. A Genève, La Chandoleine, fondée par le Baron von Hardt, reçoit aussi, mais pour des séjours limités, des savants désireux de travail­ler en toute tranquillité. Le Comité international de gestion de cette Fondation organise aussi chaque année une série d’Entretiens qui réunissent sur un sujet donné sept savants spécialistes en la matière, dont les exposés sont publiés en un volume. La mention de ces Entretiens m’amène à un chapitre important: celui des Congrès et réunions de toute sorte. En allant du général au particulier on trouve d’abord : 1. Les Congrès organisés par la Fédération internationale des Associations d’Etudes classiques (FIEC), qui embrassent à la fois toutes les disciplines constituant la science de l’antiquité, et tous les pays qui les pratiquent. Ces Congrès ont une vocation particulière qui est d’abord, comme tous les Congrès internationaux, de réunir des savants appartenant à des régions souvent très éloignées les unes des autres et, par conséquent, de favoriser les échanges; mais encore et surtout, ces Congrès sont destinés à marquer l’interdépendance de toutes nos disciplines, contribuer à faire connaître toutes les découvertes faites dans les différents domaines particuliers et qui peuvent enrichir la recherche dans les domaines voi­sins. Dans les Congrès de la FIEC, le but recherché est l’oecuménisme des études classiques, reflété dans la diversité des programmes, dans la nationalité des participants, et aussi dans les lieux de réunion qui varient d’une fois à l’autre. 2. A côté des Congrès internationaux d’Etudes classiques, il faut placer les Congrès internationaux, de tradition plus ancienne, consacrés à une discipline spécialisée : Archéolo­gie classique, Archéologie chrétienne, Epigraphie, Papyrologie, Histoire des droits de l’anti­quité, auxquels sont venus s’ajouter récemment des Colloques réservés à des spécialités plus restreintes encore : Patristique, Mycénologie, Poterie commune et sigillée, Mosaïque, Collo­ques sur Aristote, Réunions de la Novi Testamenti Societas. Ces Congrès voyagent aussi, selon qu’ils sont invités par telle ou telle section locale (ainsi les «Rei cretariae Romanae fau­tores» ont récemment tenu leurs assises dans votre pays). Certains Colloques internationaux, 4

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