Nikos Nikolaou (Venise, 1964)

calculs linéaires, basés sur la règle d’or — la très importante exposi­tion de 1691 portait les marques de cette discipline-Fautonomie de l’expression plastique des formes. Les corps de ses figures cessent d’ être en rapport avec les objets immédiats pour obéir à une vérité intérieure. Cette vérité les fait croître sur une surface plane suivant lés dimensions de cette surface. C’est par le dessin qu’il a appro­fondi le sens de ses figures uniques, isolées sur leur fond monochro­me. Le danger de la sécheresse d’un tel processus, il l’évite par son tempérament-même. Ainsi, pendant les années de préparation parallè­lement à ses compositions monumentales, il travaillait à la série des »Figuiers» qui exprimaient toute la force génératrice de la nature, toutes les richesses des saveurs terrestres. Mais c’est seulement dans l’œuvre récente que ces deux éléments vont se mêler définitivemet C’est toujours par le dessin qu’il se prépare à cette synthèse. D’innombrables dessins qui se multiplient et ce superposent, traitent avec persistance les fantômes de ses idées, et finissent par s’incor­porer à une «œuvre». Par la ligne, qui exprime le mouvement, et le trait qui court après le geste, Nikolaou arrive à une sorte d’automa­tisme et retrouve sa nature- «mon dessin est la tradition directe et la plus pure de mon émotion» disait Matisse. Son dessin acquiert, de plus en plus, une force d’expansion qui vivifie sa forme. En dehors de la saveur et de la sensibilité, sa ligne contient la lumière, sans aucune différenciation d’ombre, et des va­leurs qui correspondent à une multitude de couleurs. En suivant la poussée dynamique mais tempéréè de ses contours, qui se déploient libérant la forme maîtresse, on pense à cet avis de Pline sur la ma­nière de dessiner les limites des corps : «L’extrémité doit s’achever de façon à donner l’impression qu’il a autre chose derrière elle, et à voir même ce qu’elle cache».

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