Fett Jolán Munkácsy-díjas iparművésznő kiállítása (Műcsarnok, Budapest, 1973)

Elle a quitté l'École Supérieure des Arts Décoratifs parce que l'enseignement des jeunes lui a pris beaucoup de temps et l'a empêchée de se consacrer à sa propre activité créatrice dans cette première période de sa carrière. Après avoir passé quelques années a l'École Supé­rieure elle s’est consacrée aux essais qui 'ont enrichi son art. Ses voyages et les expositions ont élargi sa vue et les commandes d’état l'ont aidée à réaliser ses idées. Notre art de gobelin est en rapport étroit avec l'architecture de nos jours par l'intérmédiaire des grandes commandes d’état. L'architecture a toujours prétendu à l’ensemble des oeuvres des arts plas­tiques et plans parmi lesquelles les tapisseries ont toujours joué et jouent même aujourd'hui un rôle important. Et en tant que telles, elles peuvent don­ner une vraie expérience à un grand nombre des amateurs d'art et peuvent devenir ainsi l’art de masse le plus signifiant. Nos salles de mariage et de conseil, les murs de nos Universités, de nos hôtels et de nos restaurants sont décores tous par des gobelins. Grace au mécène le plus grand, à l'État, ce ne sont plus seulement les pièces favorites des collections privées et fermées devant le public qui sont tissées dans les ateliers de gobelin. Les gobelins de Jolán Fett figurant à cette expo­sition sont presque tous les morceaux de la com­position spatiale moderne. Ses gobelins décorent les hôtels de Tihany, de Balatonfüred, la salle de conseil de la maison de SZOT à Győr et même aujourd'hui elle travaille sur plusieurs commandes. Ses travaux deviennent les parties intégrantes des batiments, leur décorativité spatiale fait disparaître le caractère sombre des édifices et ils brisent les murs monotones, plats en lesrapprochant de l'homme. Ses sujets sont toujours intimes, ils parlent de l'homme et s'adressent a l’homme. Elle met dans ses travaux un accent particulier sur la composition de la nature, de la musique et des sentiments. Dans une certaine partie de ses oeuvres elle s'efforcait de composer la figure féminine et d’exprimer ses sentiments, ses luttes. L’amour de la nature, le monde qui nous entoure sont également le sujet fréquent de ses oeuvres qui complètent parfaitement les ba­timents Restaurants, hôtels, etc. destinées par leur fonction au repos et à la tranquillité. Parmi les arts voisins ce n’est pas seulement l’archi­tecture à la quelle Tart de Jolán Fett est très proches mais aussi la musique inspire son travail. Ses oeuvres robustes mais d’une composition lyrique/ p. ex. les gobelins Crescendo, la Cantata profana ou la Barbe Bleue de Bartók/ sont imprégnées par l'amour de la musique non seulement dans leur forme mais aussi dans leur sujet. Dommage que ces gobelins ne soient pas encore dans un milieu musical. A l'intérieur de la forme d'expression de son art, du gobelin, il y a un grand nombre de variations. Elle utilise toutes les douze nuances de la laine hongroise, les grises, les brunes en les variant avec des oranges et des lilas, mais elle ne travaille jamais avec plus de vingt couleurs. La technique du tissage est en partie l'épaisseur haute lisse (2—3—4—5 cm), en partie la technique à boucle dont la base est la solution à boucle du tissage d'Aubus­­son. Sur des matières de tissure de fond mince elle travaille en faisant des broderies. Le vrai artiste est à la fois un bon maître. Cela vaut aussi pour Jolán Fett. La procédure de la cré­ation est multiple dans le cas des gobelins: la pré­paration de l'esquisse est suivie de l'achèvement du carton et de la copie qui dirige le tissage. Le tissage est exécuté souvent par l’artiste, souvant par des tisseuses, à la suite d'une collaboration de longues années. Une partie de ces gobelins a été tissé par Julia Szelecsényi qui s'identifiait avec l'oeuvre et son milieux sentimental. Cette exposition offre une bonne occasion pour faire le bilan de l’activité de 10 ans de l’artiste. Une bonne occasion pour les prendre en considération dans un tel ensemble et pour les analyser les uns après les autres parce qu'ils recommencent de vivre leur propre vie après la clôture de l’exposition. Mimi Kratochwill

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