Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 2. kötet, 1763 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Premiere partie - Caracteres et alphabets de langues mortes & vivantes

A T P TT A R F T S A N C I E N S. fyllabiques , applicables à environ 800C0 caraderes dont leur langue eft compofée , ce qui donne pour chaque monofyllabe , en les fuppofant partagés éga­lement , 243 à 244 caraderes. Or fi dans notre lan­gue francoife nous fommes quelquefois arrêtés pour quelques mots homophones , dont la quantité au refte eft fort bornée , qu’on juge de l’embarras & de la gène continuelle où doivent être les Chinois de parler une langue dont chaque mot eft fufceptible d’environ 244 lignifications différentes. Cette bar­barie de langage , car c’en eft une , fournit des ré­flexions fur l’antiquité du chinois ; mais je ne m’y arrête point ici , & je me contente de renvoyer à l’Encyclopédie , au mot Langue. Cependant, 328 vo­cables n’étant point fuffifans pour exprimer tous les êtres & leurs différentes modifications , les Chi­nois ont multiplié ces fons par cinq tons differens, que nous marquons par les figues fuivans, lorfque nous écrivons du chinois dans nos caraderes : —■, ti , , 1, u. Le premier ton , — , appellé ping ching , c’eft-à­­dire , fon égal & plein , fè prononce également fans hauffer ni baiffer la voix. Le fécond ton , a , appellé tchoping, c’eft-à-dire, fon trouble & confus , fe prononce en baiifant un peu la voix fur la fécondé fyllabe lorfque le mot eft compofé de deux fyllabes, ou s’il n’en a qu’une, en prolongeant un peu la voix. Le troifiéme ton, ' , appellé chang ching , c’cft­­à-dire , fon élevé , eft très-aigu. Le quatrième ton , • appellé km ching, fon qui court, fe prononce d’abord d’un ton aigu & défi, cend tout d’un coup au ton grave. Le cinquième ton , v , appellé je ching , fe prononce encore d’une maniéré plus grave que le précédent. Au moyen de ces cinq tons , les 328 vocables fe trouvent déjà monter à 1620 mots dont la pronon­ciation eft variée , il y a encore les afpirations de chacun de ces tons qui fe marquent par un petit c, & doublent ce nombre de 1640; enforte qu’au moyen de ces prononciations afpirées , nous trou­vons déjà 3280 vocables affiez bien diftingués pour des oreilles chinoifes accoutumées à cette délica­­telfe de prononciation , & l’on conviendra que cette fomme de mots eft prefque fuffifante pour fournir à une converfation même affez variée. Mais ce qui leve prefque toutes les difficultés qui pourroient réfulter de ces homophonies , c’eft que les Chinois joignent deux ou trois monofyllabes enfemble pour former des fubftantifs , des adjedifs & des verbes, comme : Pan Kieou , une Tourterelle. Chan Ki , Phaifan , mot à mot, Poule de mon­tagne. Siao Ki , Poulet, mot à mot, Petite Poule. Ky Mou , Belle- mere, mot à mot, fuccéder mere. Ju Mou, Nourrice , mot à mot , Mere de lait. Ky Mou , Poule , mot à mot, Poule mere. Ting Hiang Houa , Giroflée , mot à mot, Fleur de clou aromatique. Nonobftant cela , on doit fentir quelle préfence de mémoire & quelle délicatelfe d’oreille il faut avoir pour combiner fur le champ ces cinq tons, & les rappeller en parlant couramment , ou les diftinguer dans un autre qui parle avec précipita­tion , & qui marque à peine l’accent & le ton par­ticulier de chaque mot. Venons maintenant à l’écriture chinoife qui doit faire notre objet principal. Si la langue parlée des Chinois eft pauvre , en récompenfe leur écriture eft fort riche & fort abondante. Nous avons dit qu’ils avoient aux environs de 80000 caractères ; car Les Tartares mantcheoux ont conferve leurs ligues dans le feus qu’ils les traçoient , à caufe de l’obli­gation où ils fe font vus de traduire le chinois in­ter! inéairement , ou d’en mettre la leéture dans leurs caractères. Au refte ils peuvent également s’écrire & fe lire de la droite à la gauche , comme le fyria­­que. Cet alphabet que les Mantcheoux appellent en leur langue tchouan - tchoue - ontchou , c’eft - à - dire , les douze têtes, eft partagé en 12 claffes, dont cha­cune contient 112 lettres ; c’eft leur fyllabaire qu’ils font apprendre aux enfans. Pour éviter la dépenfe inutile de plufieurs planches de gravures qu’un pa­reil fyllabaire auroit demandé ; nous nous Pommes contentés de tracer Amplement les élémens de cet alphabet , félon les différentes configurations qu’ils prennent, foit au commencement , foit au milieu , Poit à la fin des mots , par rapport à leurs liaifons. Quoique les Tartares Mantcheoux ne préfentent point leur alphabet, fuivant cette méthode , nous ofons affurer cependant que c’eft la plus Ample, la plus facile & la plus courte. Les points qui font à côté des mots, de part ou d’autre, s’appellent thongkhi, les caractères grands & petits s’appellent foiiha , les virgules ou points s’appellent tfic ; quand il n’y a qu’un tAc , le fens de la phrafe n’eft pas achevé ; quand il y a deux tfic, il eft achevé. Les traits s’appellent tfitchoun. PLANCHE XXIV. Alphabets Japonnois. Cette planche contient trois alphabets differens de la langue japonnoife. Le premier , appellé Firo­­canna , & le fécond catta canna , font communs aux Japonnois en général & en ufage parmi le peuple. L’alphabet imatto canna ou plutôt jamatto canna, n’eft en ufage qu’à la cour du Dairi , ou de l’empe­reur eccléfiaftique héréditaire ; il eft ainfi appellé de la province de Jammafiiro où eft fitué Miaco , réfidence de ce prince. Il n’eft pas difficile d’appercevoir que les élé­mens de ces trois alphabets font empruntés des ca­­raéteres chinois. Ce font en effet tous caraêtcres chinois écrits très-librement,'mais dont la pronon­ciation eft changée. Comme ces caraéteres mar­quent des fyllabes entières , on en fent toute l’im­­perfeétion par rapport à nos langues dont les al­phabets compofés de Amples voyelles & confon­­nes , peuvent exprimer toute forte de fons. J’ignore fi ces alphabets font antérieurs à l’entrée des Euro­péens au Japon , & fi ces peuples les ont inventés d’eux-mêmes. Les favans du Japon lifent les livres chinois comme les Chinois mêmes ; mais la maniéré dont ils prononcent les mêmes caraderes eft fort différente. Les Japonnois compofent auffien chinois; & fouvent, pour en faciliter la ledure , ils font gra­ver à côté du chinois & interlinéairement, la pro­nonciation dans leurs caractères alphabétiques , de même que font les Tartares Mantcheoux. J’oubliois de dire qu’ils écrivent comme les Chinois , perpen­diculairement , ou de haut en bas & de la droite à la gauche. PLANCHE XXV. Clés Chinoifes. Les Chinois n’ont point d’alphabet : & même leur langue n’en eft point fufceptible , n’étant compofée que d’un nombre de fons très-borné. Il feroit im­­poffible de pouvoir entendre du chinois rendu dans nos caraderes ou dans tel autre qu’on pourroit choifir. Ils n’ont que 328 vocables & tous mono­

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