Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 2. kötet, 1763 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Premiere partie - Ecritures

12 ÉCRITURES Sur la quatrième. Cette quatrième eipece de bâtarde eft celle que l’on appelloit bâtarde coulée , & qui étoit en ufage dans le fîecle pafle fkau commencement de celui-ci. Cette écri­ture, à laquelle les gens de cour donnent avec raifon la préférence, la moins en pratique dans le public , mé­­riteroit d’être adoptée par toutes les daines & les per­sonnes de condition, à caufe de fa netteté, qui la rend d’une leèlure très-facile.Ellefelie de piés en têtes, non pas comme la coulée ordinaire, dont les jambages font arrondis à la bafe & angulaires à leur fommet, mais en faifant fortir la liaifon du bas pofitif des jambages qui font angulaires, pour être portés au fommet de chacun de ces jambages qui font arrondis dans le haut. Toutes les têtes font doublées pour mieux les joindre , <k les queues font terminées fans bouton. La coutume efb en­core de n’employer dans cette écriture que des lettres femblables fk les plus (impies, fans chercher à varier leurs formes comme dans les autres écritures. Par toutes ces réglés, cette écriture qui fe fait en tenant la plume longue dans les doigts, eft la feule en bâtarde qui (bit réfervée pour l’expédition ; auffî eft-elle une des cinq dont il eft fait mention au fixieme tome de ce Dièlion­­naire au mot Expédition. La diftance ordinaire des li­gnes eft de quatre corps ; on peut cependant n’en don­ner que trois en raccourciffant les têtes fk les queues. Enfin cette écriture doit être légère, un peu longue, & ne rien tenir abfolument de ce qui pourroit contribuer à la rendre pelante. Sur la cinquième. La cinquième bâtarde repréfente l’écriture ufttée pour les manuferits, fur-tout pour ceux' qui font latins. Elle doit être delà plus grande fimplicité, & d’un caraêfere nourri fans être lourd, & parfaitement foutenu. Les ma­jeures pour l’ordinaire font romaines, fouvent faites en or & remplies d’orneinens. Ce genre d’écriture en ma­nuferits peut être orné de vignettes, foit fnnples, foit colorées avec des traits aufli nouveaux que précieux. La diftance des lignes varie beaucoup. Pour avoir un prin­cipe certain fur ce fujet, j’ai conlulté divers ouvrages remarquables par leur brillante exécution. Dans les unes j’ai trouvé deux corps, alors les têtes n’ont d’élévation qu’un demi-corps, & les queues n’ont de longueur que les trois quarts de ce même corps. Dans les autres la dif­tance eft de deux corps Sx demi, alors les têtes s’élèvent d’un demi-corps, fk les queues defeendent d’un corps entier. Il en eft encore d’une troilieme efpece dont les diftances font de trois corps. C’eft celle qui m’a fervi de loi, parce qu’elle communique plus de légèreté. Dans cette derniere réglé les têtes paffent d’un corps , & les queues baiffent d’un corps fk demi. Voilà tout ce que l’on peut dire de plus intéreffant fur ce genre d’écrire, qui eft beau à la vue , îk long dans l’exécution. Sur les titres,fous-titres & notes marginales. 11 eft peu d’ouvrages en écriture, où il n’y ait un ti­tre (ùpérieur, oc quelquefois un fous-titre. L’ufage eft d’employer la greffe bâtarde pour l’exécuter, & c’eft pour cette raifon qu’elle eft appellée titulaire. On fe lèrt aufli pour le même objet de l’écriture brifée, mais cela eft rare. A l’égard des fous-titres, ils fe font en moyenne ronde, ck aufli en moyenne bâtarde, lorfque l’on ne fait pas le caraêfere francois. Un titre doit être fait proprement & avec fyinétrie. Il eft des occaftons où il produit de beaux effets ; c’eft au génie de l’artifte à les faiftr. La ronde &c la coulée ne font jamais employées pour les titres fupérieurs , encore moins certaines écritures que l’on appelle, l’une coupée, & l’autre ondée, que les ignorans nomment aufli tremblée. Ces deux derniè­res, qui fentent le colifichet, font entièrement mépri­­fées, &; ne fervent que pour amufer les enfans & les gens fans goût. On eft obligé fouvent de placer dans les marges de quelques ouvrages des notes ou des obfervations im­portantes. Elles fe font en petite ronde minute, ou en petite bâtarde. Toutes deux doivent avoir un caraétere. plus fin que celui de la piece qu’elles accompagnent. Toutes deux doivent avoir de la netteté Scde laprécifion. PLANCHE XVI. Des différentes écritures de coulée. L’écriture coulée doit être divifée, ainft que les pré­cédentes , en cinq claffes , fur chacune defquelles je ne dirai qu’un mot. En général cette écriture eft celle qui eft la plus en régné & la plus recherchée, parce qu’elle s’écrit plus promtement que les deux autres ; mais elle veut être bien faite & bien frappée, pour que la leéfure en foit plus facile & plus belle aux yeux, autrement elle fatigue & dégoûte. L’on s’occupe (i peu à cette écriture chez les maîtres, qu’il eft impoflible qu’on puiffe l’exé­cuter dans un bon goût, & lui donner en expédiant une forme correéle & gracieufe. D’où viennent cette négli­gence & ces mauvaifes écritures que l’on voit tous les jours , (mon du peu de cas que l’on fait d’un art qu’on ne peut difeonvenir être une des parties effentielles de l’éducation. Sur la première. Lorfqu’on s’eft fufEfamment exercé aux lettres, on doit s’appliquer à la groffe coulée, il faut, comme je l’ai déjà dit, que la plume foit plus fenduè , & qu’elle foit tenue un peu plus longue dans les doigts, pour fa­ciliter la liberté qui dans ce caraêfere ne s’acquiert que par un grand travail ; mais il ne faut pas d’abord préci­piter les mouvemens. Ce n’eft qu’après avoir commen­cé par écrire pofément fk dans les principes les plus réguliers, qu’on peut les accélérer , en fe foutenant dans la même vîteffe. On exerce ainft la flexion tkl’ex­­tenfton des doigts, l’on fe fortifie fur la forme , 6c l’on, donne l’habitude au bras de couler légèrement ffr la table. La diftance des lignes doit être de quatre corps. Si cette coulée étoit ornée de paffes, on feroit forcé d’en donner cinq & même fix. Sur la deuxieme. On appelle ce caraêlere moyenne coulée. On doit y travailler jufqu’à ce qu’elle foit loutenue & parfaitement formée ; l’écrire enfuite avec plus de vîteffe, fans pour­tant fe trop précipiter, & en liant les mots tous en­­femble s’il eft pofiible. La diftance des lignes eft de qua­tre corps. Sur la troijîeme. La petite coulée pofée & ordinaire eft l’écriture de la troifieme claffe. Elle doit être exercée avec beaucoup d’attention (k affez de tems pour fe rendre fur dans ce caraétere d’où dépend l’écriture coulée financière. Il eft évident que plus on aura travaillé à la pofée ,& plus ont brillera dans l’expédition. C’eft en faifant cette petite , que l’on doit s’occuper à écrire de la groffe promte­ment & de fuite, comme je l’ai déjà obfervé, parce qu’elle entretient la forme, donne de la confommation, & empêche le progrès des défauts qui pourroient naî­tre. La diftance des lignes eft de cinq corps. Sur la quatrième. Celle-ci s’appelle coulée financière , parce qu’elle eft ufitée dans les bureaux. Cette écriture doit être longue, légère , & tous les mots & caraéteres doivent fe join­dre les uns aux autres. La diftance des lignes eft de trois corps; par la raifon que l’on ne donne qu’un coips d’é­lévation aux têtes, de même qu’un corps d^ longueur aux queues. Cette réglé n’eft cependant pa nérale ; car fouvent on fait les têtes & queues plus rtes, ce qu’on appelle coulée tondue. Plusieurs peuples Anbarra£ fent leur écriture courante, en la faifant avec des têtes ik queues plus grandes qu’il ne faut. Les François ont donné dans l’excès oppofé, puifque leur expédition eft dénuée de ces parties (aillantes. L’une & l’autre font contraires à cette loi fage qui défend de tomber dans les extrêmes; la première gâte tout,parce qu’on ajoute plus qu’il ne faut; la fécondé n’a plus de forme, fk ne peut fe lire aifément, parce qu’on fépare d’elle une partie effentielle. Tout ce qui fort des principes perfec­tionnés par le tems, foutenus par le goût, enfeignés par les grands maîtres, tient du bifarre & du ridicule. Cette coulée fait partie des cinq écritures expédiées , dont il eft parlé au tome fixieme de ce Diélionnaire, au mot Expédition. I Sur

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