Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 4. kötet, 1765 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Epinglier

E P I N G L I E R. enfuite obliquement contre l’une des épingles q. Enfuite1 on paffe ce fil de tête au-travers du trou de la broche fans l’y attacher. Le meme ouvrier tenant ce bois de la porte de fa main gauche proche la broche, St qui foutient le fil de tête contre le moule, tourne avec fon autre main la manivelle du rouet, en retirant fa main gauche le long du moule, à mefure que le fil de la tête fe dévide autour, fuivant le plus ou moins de vîteffe avec laquelle il tourne la manivelle , ce qui forme une ligne fpirale adhérente St contiguë au moule. Ce fil fe dévidé fur un tourniquet monté fur un pié qui eft auprès; St pour foutenir le moule , on met un bâton fourchu par en­­haut porté fur un pié ambulant. On continue ainfi de tourner la manivelle jufqu’à ce que l’ouvrier ait étendu les bras autant qu’il le peut, ce qui eft; la mefure de chaque moulée , St peut avoir cinq à fix piés fuivant la grandeur de l’ouvrier ; enfuite de quoi il coupe le fil de tête,met la moulée à part,& le moule étant toujours attaché fixement à la broche, il recom­mence la première opération fufdite ; ce fil ainfi tors , reffemble aux bords de chapeaux, nommés ragot^y, lef­­quels font faits de la même façon avec du fil d’argent. L’on emploie le meilleur fil de laiton pour les têtes ; St lorfqu’il y a une certaine quantité de moulées de faite,le même ouvrier les coupe pour faire les têtes de la façon fuivante. Cet ouvrier s’aftied à terre ou fur une fellette baffe en croifant les jambes comme un tailleur , ayant une peau liée autour de lui, attachée fur une autre fellette qui eft devant lui pour recevoir les têtes , il tient de la main droite le cifeau repréfenté , par la fig. 11 .PL II. dont il met le bout du bras le plus long qui eft plat > ainfi qu’il fe voit par le profil joignant,fous fon jarret, comme pour couper les tronçons St hanfes ci-devant dits, quoiqu’il ne foit pas afiis de-mëme. De la main gauche il tient fa tranche de têtes compofée de douze moulées, dont il égalife le bout contre les cifeaux en commençant ; enfuite il donne environ douze coups de cifeau de fuite , en ne coupant à chacun que deux pas ou cercles des moulées qui l'ont néceflâires pour faire les têtes, ce qui eft très-difficile St demande une grande expérience , attendu la vîteffe avec laquelle ces coups de cifeaux font donnés, qui eft d’environ foixante St dix par minute ; St auffi le nombre des moulées qui font coupées à chaque coup : les têtes qui fe trouvent avoir plus ou moins de deux cercles, ne peuvent être employées , ce qui oblige d’autant plus l’ouvrier à acquérir la précifion requife : enfuite il égalife comme auparavant ces moulées contre les cifeaux, St donne derechef environ douze autres coups de cifeaux , St ainfi de fuite jufqu’au bout de la tranche de tête : ce qui eft encor plus merveilleux, c’eft qu’il y a des ou­vriers fi expérimentés qu’ils coupent fans fe reprendre St de fuite la tranche entière. L’ouvrier peut,comme on l’a déjà dit, donner foi­xante dix coups de cifeaux par minute , c’eft par heure quatre mille deux cent; St comme il coupe douze mou­lées à chaque coup de cifeau , cet ouvrier peut couper cinquante mille quatre cent têtes de menues épingles en une heure (les groffes étant plus difficiles), ce qui feroit néanmoins un travail forcé,parce qu’iln’eft point déduit de tems pour les reprifes dans ce calcul; mais en y ayant égard, un ouvrier peut communément couper trente milliers par heure , groftes St menues l’une dans l’autre , il ne pourrait pas même continuer fur ce pié toute la journée , parce que la vue fatigue beaucoup à cette fonction , mais il peut en couper quinze douzai­nes de milliers , groffes St menues , par jour. L’ouvrier a 3 den. pour tourner une douzaine de milliers de têtes, St 9 den. pour les couper féparément; St comme il peut en couper quinze douzaines par jour, ainfi qu’il eft dit ci-devant, il gagneroit 11 f. 3 den. Il ne peut faire que douze douzaines par jour , de têtes St couper , ce qui revient à 12 fols. Le rouet coûte 4 liv. avec la porte, St les cifeaux autant. Lorfque les moulées pour faire les têtes ont été coupées, on en met deux ou trois livres pefant dans une cuillère de fer, St qui contient dix à douze douzaines font que de trois longueurs, cette fonction fe fait avec la chauffe & les cifeaux, de la même façon qu’il a été expliqué pour les tronçons , & ce coupeur le fert de boîtes de différentes grandeurs, fuivant la forte des épin­gles , lefquelles font numérotées d’un pareil numéro à celui dont on fe fert pour exprimer chaque efpece d’é­pingles pour plus grande facilité. La fig. io , Pl. II. repréfente le plan & le profil de l’une de ces boîtes dont un côté numéroté XIV. a feize lignes de large & treize de long, fert aux épingles des num. XIV. & XV. & l’au­tre numéroté XVII. qui a dix-huit lignes de large fur quinze de long, fert aulli pour les épingles des n®. XVI. & XVII. Lorfque des tronçons de trois longueurs d’épingle on en a coupé une épingle, il en refte deux dont une a la pointe faite; l’on fait enfuite la pointe à l’autre , & on la repaffe de la façon expliquée ci-devant ; après quoi le coupeur coupe une épingle des deux fufdites à fa longueur exaéfe , fuivant la boîte qui lui convient. Et comme nous avons marqué précédemment que les tron­çons ont été coupés environ quatre lignes trop longs, la meule ne raccourciffant pas les épingles de leur lon­gueur en faifant les pointes ; ces dernieres épingles fe trouvent un peu plus longues , & même inégales cntr’elles, parce qu’en faifant la pointe , la meule en ufe quelquefois plus des unes que des autres ; & pour les réduire toutes à la longueur convenable, le coupeur met la pointe dans le fond de la boîte àhanfe, & coupe l’excédent du côté de la tête, exaéf ement d’après le bord de cette boîte. Des tronçons de quatre épingles l’on en coupe une épingle à chaque bout, ainfî que nous l’avons dit ci­­devant ; après quoi on fait les pointes à chaque bout des hanfes de deux longueurs d’épingles reflantes ; le coupeur les reprend enfuite & fait la même opération qui vient d’être expliquée pour les hanfes de deux lon­gueurs de deux épingles. Pour couper les hanfes de différentes groffeurs, l’ou­vrier gagne 9 den. de la douzaine de milliers d’épin­gles , compris le treizième en fus. Il peut en couper or­dinairement trois douzaines de milliers par heure , 8c en forçant un peu le travail, julqu’à quatre douzaines de milliers ; en forte qu’en moins de trois heures de travail il peut couper les fept à huit douzaines de mil­liers que fabriquent ordinairement par jour les meil­leurs marchands de Laigle, ce qui ne fuffit pas pour les occuper toute la journée ; au moyen de quoi un coupeur peut fuffire à deux ou trois fabriquans, & il peut gagner environ quinze fols par jour. Les cifeaux forment à ces coupeurs un calus de chair morne à la main droite, qui eft épais d’un doigt , fk leur eft même utile pour cette fonéfion. Lorfque ces épingles ont été coupées de longueur, ©n prépare du fil, ainfî qu’il fuit, pour faire les têtes. Il y a un rouet à cet ufage ( PL IL fig. 18. ) compofé d’une roue qu’on ne voit pas dans la fig. de deux piés huit pouces de diametre avec fa manivelle de fix pouces de longueur , d’une noix 1 , repréfentée plus en grand au-deffous (fig. 20.), laquelle a trois lignes de diametre dans le milieu, & dix-huit lignes de longueur, au milieu de laquelle paffe une broche de fer a fi, qui lui eft fixe, laquelle a huit pouces de longueur, £k eft percée par le bout a. Cette broche paffe au-travers de deux nerfs de bœufs qui font attachés fixement à une tête de bois e (fig. 18.) laquelle a trois pouces trois lignes de large fur cinq de haut, avec une queue d de fix pouces de longueur que l'on paffe dans une mortaife de la planche ou table du vouetj ,7 ,(mêmefig.) où elle eft arrêtée fixement avec des coins. On pafle une corde à boyau fur la grande roue fk la noix ; & on la ferre ou lâche au moyen d’un coin 5 , (fig. 18.) que l’on pouffe plus ou moins fur le morceau de bois 4 atta­ché fixement & d’équerre au bas de la tête e. On attache fixement au bout de la broche afi(fig< 10. PL II.) un fil de laiton un peu plus gros que la forte d’épingle dont on veut faire les têtes, &c qui fe nomme moulc\ enfuite on palle le laiton pour faire la tête &. qui eft très-fin dans la porte b (fig. 14 & 20.) dont le plan eft au-deffus St plus en grand à côté ; on le fait paffer

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