ACTA HISTORICA - A MTA TÖRTÉNETTUDOMÁNYI FOLYÓIRATA TOM. 19 (1973)

19. kötet / 1-2. sz. - ETUDES - GY. SPIRA: Petőfi et les dirigeants libéraux de la révolution hongroise de 1848

2 Gy. Spira les initiatives, tie plus: «dès demain . . . car, après-demain, il sera peut-être tard ! » En quoi doivent consister ces initiatives, Petőfi tente encore toujours de le cerner d'une façon extrêmement modérée: comme «logiquement, le pre­mier pas de la révolution et, en même temps, son devoir principal est de libérer la presse», «demain, nous devons arracher la liberté de presse», mais, pour ce qui est des autres tâches, «je m'en remets à dieu et à ceux qui sont appelés à poursuivre ce qui a été commencé», car «moi, je n'ai qualité que pour donner la première impulsion». En effet, Petőfi qui est le mieux situé pour savoir combien «petite, petite est notre armée» juge que les forces de celle-ci ne suffisent guère à porter plus loin le mouvement. Si donc cette cohorte se proposait plus que d'accomplir le premier pas, elle ne connaîtrait que l'in­succès, arriverait tout au plus à refouler dans le camp adverse même les libéraux qui bien que plus modérés que le poète et se distinguant, jus­que-là non tant par des actes que par des discours — sont également les partisans des transformations bourgeoises. Si, par contre, sa cohorte se con­tente de faire le premier pas, elle peut compter et uniquement dans ce cas — que cela ne restera pas sans suite, car un seul pas, mais réussi rassu­rera les libéraux, loin de les pousser dans le camp adverse, les encouragera à ce qu'ils sont seuls aptes à faire rien que par leur nombre: à poursuivre «ce qui a été commencé ». Conformément à ce raisonnement, le 14 au soir, Petőfi juge motivé de s'attribuer Vinitiative, mais non de tenter de s'emparer de la direction. Au contraire, il s'ancre toujours à sa prise de position développée, trois jours au­paravant, dans un poème adressé aux « glorieux grands seigneurs » et révélant plus crûment que jamais sa haine à l'égard de ceux-ci; il y disait, en effet: Nobles seigneurs, si vous voulez, Ralliez-vous, Voici nos mains, tendez-nous Les vôtres. Soyons tous les maillons D'une chaîne, Notre patrie a besoin de Chacun de nous. De ce point de vue, il ne s'en départira le lendemain non plus, quand la petite troupe de la Jeunesse de Mars, ralliée à son analyse de la situation, fera effectivement exploser la révolution à Pest; il ne se laissera pas ébranler dans sa conviction même alors que, à son appel, une foule de vingt mille personnes que les rues de Pest n'ont jamais encore vues et que les plus auda- Acta Historica Academiae Scientiarum Ifungaricae 19, 1973

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