Le Moment, Avril 1939 (Année 7, no. 1234-1257)

1939-04-01 / no. 1234

1 CARNET DP JOOR Vendredi 81 mars 1939 THEATRES OPERA: „Manon". COMOEDIA: „La grève des femmes" LIGUE CULTURELLE: „L'auber­giste”. REGINA MARIA: „Amour étrange” L’ALHAMBRA: „L’aigle de mer" LIBER: „Voyage de noces”. MODERN: Relâche. TRAVAIL et LOISIR: „Les gaîtés de l'après guerre". THEATRE RELIGIEUX; J* * che­min de la croix” THEATRE BARASEUM: L’ensemble Sidy Thal. CINEMAS ARO: „Le tourbillon" avec Andrea Leeds. CARLTON: „Reádez-vous sur la Ri­vière” avec Frank Morgan. CAPITOL: „La chanson du prin. temps” avec Jeanette MacDonald ROXY : „Zaza” avec Claudette Col­bert et Herbert Marshall SCALA: „Mis Catastrophe” avec Mel. vyn Douglas et Joan Blondell TRIANON: „Prends la route” avec . Pils et Tabet. ELYSEE: „Prends la route” avec Pils et Tabet. SAVOY: „Femmes enchaînées” et „Frou-Frou”. REGAL: „La valse éternelle” avec Louise Rainer SELECT: „La citadelle” avec Robert Donat FEMINA: „Alerte en Méditerranée” ARPA: „L’auberge de l’épouvante” a. yee Harry Carey BOULEVARD PALACE: „L’épouvan­te du désert” et „Remontons les 'Champs Elysées”. ; CORSO: „L’évadé de l’Ile du diable” avec Peter Lorre BIZANTXN: „La maison du maltais” • et, „La stigmatisée”., EORUM: „Sues” et „Josette”. FRANKLIN : „Les aventures de Maf­­- Co Polo” et „La revue des revues” NISSA: „Femmes enchaînées” et j, „Par le feu et par le sabre”. MARNA: „Hommes qui bravent mort” et „Une famille étourdie”. la OMNI A: „Suez” et „Les frères Ritz” RIALTO: „Gueule d'amour" et „Le proscrit”. TOMIS: „La double existence du dr. Cliterhause” et „Un garçon timi­de". ISBANDA: „Tempête sur l’Asie” et ,,r„Ttolgf camarades”. ,, ,, s PAÇHE: ;vKaUa” et „Bornéo”. > LtS*ÉMISSION3 PB LA JOURNÉE 1875 m. RADIO-ROUMANIE 365,5 m. RADIO.BUCAREST Vendredi 31 mars 1939 . 7-OQ: Début de l’émission. Concert du. matin (disques). Culture physique. Conseil aùx ménagères. Continuation du concert du matin. Conseils médi­caux* Ein de 1 emission. 12*00* Mu­sique varice (disques): 13*00: L Heu­re exacte. Sport. Etiage du Danube; 13.05 : Concert de midi. L'orchestre Radio, dirigé par Jean Ghiga; 14.00: Spectacles; 14.10: Radio Journal; 14.30: Continuation du concert de l'orchestre Radio; 15*10: Actualités; 10.00: Bulletin météorologique; 1 8.02 : Concert de fanfare de l'école des of­ficiers, d’aviation, sous la direction du it. Atanasie Zlatov; 19.00: La défen­se anti-aérienne, par le prof. dr. Jean Jiano; 19* *15: Lieds, de* Hugo Wolf, Mlle Nella Dimitriu; 19.35: Musique Allemande (disques); 20.20: Vers un humanisme roumain, par Jean Zam­­firesr.o; 20.35: Soirée d'opéra: „Ma­non” opéra en 5 actes de I. Massenet (transmission de l'Opéra Roumain). Pendant l'entr'acte (21.10—21.25) lecfure des poésies d Otilie Cazimir. Pendant le Il-ème entr'acte (21.55— '22.10) : Radio Journal. Pendant le Ul-ème entr’acte (22*30—22:48) : Sport. Pendant lé IV-ème entr acte (23.00—23*15): Radio Journal; 23*45 : Journal pour l’étranger en français- et* en allemand. LE TEMPS Les dernières 24 heures le temps a été variable le ciel partiellement coqverti pendant,*la< journée et plutôt serein la nuit. ;■ ' Vent du secteur Ouest, plus fort daps la moitié Sud du Pays. De légè­res précipitations sont tombées en Bessarabie,' en Moldavie, en Transyl­­vanie et dans la région des montagnes il a continué à neiger. La températu­re stationnaire variait de 4 dg. à Coiistantza et sur le littoral à 3 dg. à Prèdeali La température maximum d’hiér a atteint 17 dg:; à, Constetltza à 3 dg. dans la région montagneuse et celle ( minimum de -la *nuit a . varié de ,6 dg,. ?ur le littoral à —-4 dg. à Predeal. La, pression atmosphérique légèrement en hausse varie de 747 mm. à Cetátéá’Alba à 756 mm. à Rô­­siôri de Ved'e. •'.......1 : i i h. *'d ■Ji.f PREVISIONS %, f. Pression atmosphérique en hausse de 2 a 4 mm. Ciel plutôt variable. Vent du secteur Nord, plus fort sur le littoral. La température continuera à descendre. Des précipitations locales tomberont dans la moitié Est du pays. '»>•>= Le Möwen*5AMH>V't AVRIL 193- L A VIE A BUCAREST Chronique Mondaine LES COURS On mande de Londres que l’état de la Reine-mère Mary de Grande Bretagne s’est sensiblement amé­lioré. Toutefois la Reine-mère’ gar­dera encore la chambre pendant deux ou trois jours. On sait que la Reine Mary souffrait d’une lé­gère grippe. AMBASSADES ET LEGATIONS S. Ex. le ministre de Suède et Mme Patrick de Reuterswaerd ont donné hier soir un dîner en l’honneur du président du conseil des ministres et de Mme Armand Calinesco. Outre le premier ministre et Mme Armand Calinesco, y, ont encore pris part: S. Ex. le Baron C. Flondor, maré­chal du Palais, S. Ex. M* Yovan Dout­­chitch, ambassadeur de Yougoslavie, S. Ex. M. C Collas, ambassadeur de Grèce, le ministre de la Dotation de l'Armée et Mme Victor Slavesco, ministre de la Santé et la générale Dr.le N. Marinesco, le ministre de Norvège et Mme Sandberg, S. Ex. M. Fabri­­cius, ministre d'Allemagne, le chargé d'affaires du Mexique et Mme Vas­­quez T ressera, le chargé d’affaires du Brésil et Mme Mauras Freitas, le col. O. Ullea, directeur du Maréchalat de la Cour Royale, le conseiller de l’am­bassade de Pologne et la comtesse Poninska, le premier secrétaire de l’Ambassade de Grèce et Mme C. Va­­tikioti, Mme Alexandre Darvari, Mlle Zoé Vatikioti, Mlle Bernward. M- Ti­bor de Lorx, secrétaire à la Légation de Hongrie. • * « Le secrétaire de l'ambassade de S. M, le Roi de Yougoslavie ét Mme Kosta St. Pavlowitch ont offert' un dî­ner le jeudi 30 mars auquel ont prÎ3 part : S. Exc. l’ancien ministre des Affaires Etrangères et la princesse Démètre Ghika, le maire de la Capi­tale et la générale Victor Dombrow­­ski, M. Frederick Hibbard, secrétaire de la légation des Etats Unis d’Amé­rique, Mme Geoffrey IVlacnab, le se­crétaire de la légation des Pays-Bas et . la comtesse François de Marchant et d’Ansembourg, Mlle Catherine Yo­­vanovitch et M. Branimir Popovitch, secrétaire de l'Ambassade de Yougo­jteéyiSi ,.*• *•..*• ,,: î *r*.-i* r 1 L’attaché militaire de Roumanie à Sofia et Mme Budis ont offert; der­nièrement, chex eux, quelques dîners auquéls ont participé : ' S. Exc. le ministre de Pologne et Mme Tarnovska, S, Exc. le ministre de Roumanie et Mme Filotti, le chef de l’Etat Major Général bulgare et Mme Hadji Petekova, le chef du Pro­tocole du ministère des Affaires E- trangères et Mme Belinovà, le chef du Service de la Presse, M. Vladimir Da­­nev, le secrétaire de légation, M. le dr. Assen Smedovski, le premier secré­taire de la légation de Roumanie ét Mme Krupenski, le conseiller écono­mique M. Corneliu Balanesco, le co­lonel d’Etat Major attaché militaire d’Hongrie et Mme Bakay, le colonel attaché militaire de l’Unions des U.R.S. S. et Mme Bénédiktov, le colonel at­taché militaire de Grèce et Mme An­­doniou, l’attaché militaire d’Alle­magne, le lt-col. Hans Bruckmann, t’attaché militaire d’Italie, le lt.-col. d’Etat Major Tullio Sovera, le com­mandant attaché militaire de France et la comtesse de Robien, l’attaché mi­litaire de Turquie le capitaine d’Etat Major Saim Yarkin, le capitaine d’E­tat Major du 2-ème Bureau de l’ar­mée bulgare, N. Tcholakov. DISTINCTIONS S. M. le Roi a bienvoulu autoriser M. Dinou C. Árion, maître de confé­rences à la Faculté de Droit de Buca­rest, à accepter et à porter les insig­nes de chevalier de la Légion d Hon­neur. DANS LE MONDE Lady Stanley, qui se trouve depuis 2 jours dans la Capitale a visité hier „Casa Femeii”, où elle a été reçue par le Comité du Conseil National des Femmes roumaines et celui de la ,,Casa Femeii”, en tête avec la prin­cesse Alexandrine Cantacuzène qui a chaleureusement salué la visiteuse en évoquant l’étroite collaboration entre le Conseil National Britannique et le Conseil National Roumain. Mlle Ella Radule8co a fait un bref et très intéressant exposé de l’activité du Conseil National Roumain. Les élèves de l’Internat de la Socié­té Orthodoxe Nationale des Femmes Roumaines ont chanté les hymnes na­tionaux anglais et roumain ainsi que des airs et chansons roumains et ont exécuté des danses nationales. Lady Stanley a visité ensuite toute l’Institution de la „Casa Femeii”, ex­primant son admiration pour cette im. portante oeuvre sociale. Ont pris part à la réception: la gé­nérale dr. Marinesco, femme du mi­nistre. de la santé, Mme Constantin Stanesco, l’amirale Pantazi, Mme Margot Oromolu, Mme Marie Nicole Darvari, la princesse Constantin Ca­­radja, Mme Jeanne Pallady, Mme Tasca, Mme Sevèreano, la générale Stangaciu, Mme Calyope Dimesco, Mme Bérindei-Mavrocordat, Mme Aida Vrioni, Mlle Evelyn Gedge, le dr. Sku­­piewski, M. et Mme Marcou Beza, le dr. Hamat, etç. : • * • La Société des Ecrivains Roumains fêtera le mercredi 5 avril, à 21 heu­res, M, Mihail Ralea, ministre du Tra­vail, dans le cadre d’un dîner amical su restaurant Athénée Palace. Les membres qui désirent prendre part, , sont priés de s'inscrire au siège de la Société, I0, rue Berthelot, jus­qu’à lundi 3 avril au plus tard. • • • Le prince et la princesse Serban Ghica sont rentrés hier dans la Capi­tale, venant de Vienne pat l'Expresa­a * * Dimanche prochain, 2 avril, !e Ba. j*àr âÜ profit du Sanatorium de Saint Vincent de Paul sera continué à la Maison des Français, Piaîa Lahovary de I 5 heures à 20 heures. Vente de toile au mètre, tissus, bro­deries roumaines, parfums, petits meubles, produits grecs et turcs. * ° * La générale N. Marinesco prie tou­tes les* personnes charitables d’envo­yer à l'adresse 5, rue Institutul Medi­­co-Militar, tout ce qu'elles possèdent comme vêtements, linges, vieilles cou­vertures, pour être transformés pour les Orphelins et enfants trouvés. La moindre chose peut être utile. CONFERENCES Hier soir, Lady Maureen Stanley, femme du Président du Board or Trar des et fille du Marquis de London­derry, a fait devant une nombreuse assistance une conférence à l’Acadé­mie Commerciale, sous les auspices de l’Association Anglo-Roumaine. Lady Stanley a commencé par ex­pliquer l’aspect complexe du système de gouvernement anglais, où l'orga­nique . et le logique se confondent. C’est — dit-elle — aussi le produit de conditions géographiques particuliè­res qui, mettant l’Angleterre à l’abri des attaques venues de l’extérieur, a permis au peuple britannique de se développer en toute liberté. Les insti­tutions et les organisations britanni­ques sont issues naturellement et or­ganiquement du gouvernement local, issu lui même des expériences de gou­vernement qu’a faites chaque chef de famille. Les principes fondamen­taux de ce self-gouvernement britan. nique sont: „la grande tradition des services volontaires”, „un terrible sens du compromis”, „le partage des responsabilités”. L’Angleterre, gardi­enne des traditions, croit plus que ja­mais à la vertu de la liberté, au self­­gouvernement et à l’indulgence, elle croit être dans la bonne voie — et elle s’est rarement trompée, au cours de l’Histoire. Les représentants les plus distin­gués du monde diplomatique, politique et intellectuel de la Capitale ont suivi avec un vif Intérêt le brillant exposé de la distinguée conférencière. ON ANNONCE 0 L’Association „Les amies des jeunes filles” ouvre les 2, 3 et 4 a­­vril son bazar de printemps, 41, rue Victoriei, avec un riche assortiment de napperons, robes de fillettes, che­misettes, costumes et tabliers, toile spéciale pour nappes, articles de par­fumerie, divers articles de fantésie, fleurs, etc. 0 Mme Aurélia Cionca, récemment rentrée de Pologne, donnera un récital de piano à la salle Dalles, seul le lundi, 3 avril. 0 Sur la scène du Théâtre Regina Maria, on représente tous les soirs le puissant drame de Frank Vosper „A- mour étrange”. C’est un sensationnel, palpitant et' de spectacle grand art. Georges Vracca ét Beate Freda, nov y réalisent de grandes créations, acclamées par le public et appréciées par la critique dramatique* Romáid Bulfinsky, N. Velculesco, K ifi Uatand et Marilène Bodesco complètent l’en­semble. Demain, samedi et dimanche en ma­tinée „Amour Etrange", dimanche à 1 8 heures, „Kiki”. 0 Le théâtre „Travail et loisirs” représente chaque soir la comédie à grand succès „Zile vesele düpâ râz­boi°*. de M. MiHail Sadoveanu. Pour les fêtes de Pâques, on donT nera une nouvelle pjejmère, ,,Roatj»s r» patru colîuri", comédie en trois xtes de Valentin Kajatev, qui sera joué alternativement avec „Zile veseie dupa râzboi". 0 La primadonna Pia így quittera demain le pays pour se rendre aux Etats Unis d'Amérique. Elle s’arrêtera d'abord à Paris où elle donnera le 8 et le 10 avril deux concerts de musique roumaine, orga­nisés sous le patronnage de M. G. Ta­­taresco, ambassadeur de Roumanie à Paris. Ces concerts seront diffusés par les postes de radio „Radio-Paris" et „Radio P. T. T.’’. 0 Dimanche 2 avril 1939 â 16 h. aura lieu au conservatoire de musi­que et d’art dramatique de Bucarest, 3, rue Negru Voda, la représentation des classes de chant et de déclamation pour le troisième trimestre. Entrée libre. 0 Vient de paraître : „La défense anti-aérienne” du It.-commandeur in­génieur Andrei loan. C'est un exposé très compétent des périls que les bom­bardements aériens font courir à la population civile. C'est un livre clair, à la portée de tous, représentant par l’image la guer­re aéro-chimique. Un matériel très bien choisi d'exemples et d’expérien­ces contribue a augmenter l’intérêt de cette oeuvre. Dans les circonstances actuelles „La défense aérienne” se présente comme un conseiller utile pour toutes les ca­tégories de lecteurs. -----x9x----­TE MIROIR DU MOMENT LE MARIAGE DE CLARK GABLE On mande de Kingmans (Arizona) que mercredi soir a eu lieu le mariage de Carole Lombard avec Clark Gable. Celui-ci avait divorcé U y a trois se­maines; Carole Lombard a d’abord été la femme de William Powell. LE SUCCÈS DE L’EXPOSI­ TION NEAGU La 7-ème exposition du caricatu­riste-écrivain Neagu Radulesco, à la salle d'exposition du Théâtre Co. môèdia. obtient un gros succès de pu­blic et de pressé.; ATTENTION ! DÉMÉNAGEMENTS BON MARCHÉ EFFECTUE 24, rue Patrascu-Voda. 3.5009 — Tél.; GARÇONNIÈRES ultra-con­fortables, salle de bains indivi­duelle, téléphone, balcons, élé­gamment meublées. Pension Vic­­% toriéi I, rue Regala. Tel. 5.37.43. 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La mousseline se traite aussi en panneaux détachés qui, entièrement plissés, se relient les uns aux autres par de la dentelle.. Le tulle mousse autour d’entre-deux pail­letés qui coupent la jupe et s’incrus­tent dans le corsage, simulant le con­tour d'un boléro. ! Jean Patou, inspiré par la poésie des beaux soirs, nous offre une ex­quise création de mousseline de ton violoelia. Le boléro qui la complète est de même tissu. Quant aux man­ches, elles sont artistement compo­sées de fleurs de plusieurs tons da violoelia. C’est encore la grâce d'une petite jaquette fleurie que Mainbocher pose sur une robe de mousseline noire d'une ampleur impressionnante sur son fourreau de crêpe. Il y a fleurs et fleurs- Cette fois, il ne s'agit plus de pétales épanouis, mais de broderie an­glaise- La même broderie forme le corsagé et aussi... les gants. Quelle ravissante nouveauté I Quittons les nuages de mousseline, de tulle et d'organza pour les robes bruissantes: moire et taffetas. Dans ce dernier tissu, un modèle gris s’élargit aux hanches par des sortes de paniers qui ne sont autres que des noeuds. Jacques Heim se plaît au contraire à laisser à la ligne toute sa sveltesse. 11 nous présente un fort élégant mo­dèle de moire rose pâle, sorte de four­reau gainant le buste et «e terminant par deux amples corolles superposées. De la faille bayadère, rose et noire, forme un effet de traîne et se drape autour du décolleté d’une, manière inattendue autant qù’heurèuse. Et puis, voyez comme la modl^ .‘.ac­tuelle est complaisante. Oh peut, dans ces tissus crissants, se -Vêtir e­­xactement selon son goût. Veut-on une tôillette qui étoffe le dos mais moule le devant du buste ) Voici une robe de moire portant des godets montés au ras du dos, alors que le reste du 'Twodèlé' s’iixspi»u.*rjhaüu. En revanche, à l’intention de celles qui sôuhabeaàjlî'effet Jcpntwil»?, bous voyons l’ampleur de la toilette toute raipenée par devant à l’aide de fr.on­­ces ou de drapés, alors que le dos se plaque. Enfin, comment nous entretenir des élégances du soir sans citer les tail­leurs? La forme smoking reste d’ac­tualité. Bien entendu, la jup® s'élar­git en godets et touche terre. Un en­semble de satin pailleté d'or a beau­coup de richesse. Mais le noir garde les préférences de nombre de fenmnes. C'est pour elles que Jean Patou a créé un costume de moire de grand style. Et, sans doute, en l’honneur de la belle saison, il éclaire la jaquette d'un jabot d'organza rose. Des plis­sés du même organza forment une corolle autour de chaque main. MARCELLE Í) A LOUER chambre studio tout confort moderne terrasse entrée individuelle quartier I- coanei, 1, Corneliu Botez, 1-er étage droite de 12 à 16 heures. 10.523 Le septennat du Président Lebrun touche à sa fin M. LEBRUN Paris, mars 1939 ET LES VOYANTES Depuis le roi Saiil qui consultait la pythonisse d’Endor, jusqu'à l'Empe­reur Napoléon, qui faisait état des prédictions de. Mlle Lenormand, * une tradition veut que les devineresses prennent l’initiative dé pronostics sur le. destin des chefs d'Etat. Mais avec f M. Lebrun, ces sibylles n’ont pas eu de chance. Après son élection, une revue de „sciences occultes”, Psychi­­ca, publia des prophéties qui, heureu­sement, s'avérèrent fausses. » * Une. voyante, Mme Marcelle Fran­ce, vaticinait : ,,Le fauteuil présiden­tiel me semble être en équilibre insta­ble. •• La mauvaise influence de Sa­turne va se faire sentir, enveloppant de son voile néfaste celui qui a la garde de nos destinées, influant mê­me sur sa santé’’... Or, le fauteuil, malgré quelques sursauts, est resté en équilibre et M. Lebrun, en dépit des fatigues du pou­voir, jouit d’une excellente santé !. Une autre voyante prophétisa gra­vement : „Je vois une montagne ou colline que M. Lebrun connaît.« La fatalité le conduit à cet endroit... Il est obligé de quitter la Présidence... Cs ne sera pas un attentat, mais un accident:., qui l’écartera pour tou­jours du pouvoir. Cet événement n’est pas très proche... Rien ne le fait pré. voir, sinon mon interprétation des nombres mystérieux”. Ces nombres devaient être bien mystérieux en effet, puisqu’ils n'ont chiffré que des mensonges ! ALBERT LEBRUN ET PAUL PAINLEVE 1 Le Président Lebrun fut appelé à seé hautes fonctions dans des circon­stances tragiques. Il s’agissait de rem­placer le Président Paul Doumer, as­sassiné par un déséquilibré russe, un an après son élection. Cette particularité donna un ca­ractère exceptionnel à la désignation de* M. Albert Lebrun. Alors qu'en ce moment, sept ans plus tard, il est question de plusieurs candidatures à la magistrature suprême, il n'y en eut que deux en 1932 r eelle de M. Le­brun et celle de M. Pau! Painlevé, sa­vant éminent, candidat des partis de gauche. H apparut alors, dans les milieux politiques français, que l'élection pré­sidentielle ne devrait présenter aucun caractère de polémique, et qu’au con­traire elle devrait être une manifes­tation d’union patriotique. M. Pain­­levé fut le premier à en convenir, et H retira sa candidature. Mais il put se dire que, du moins, les mathémati­ques seraient à l'honneur avec M. Lebrun comme avec lui-même... ALBERT LEBRUN ET LA PAIX EUROPEENNE Vice-président du Sénat depuis le 14 janvier 1926, M. Lebrun fut ap­pelé à là Présidence de la Chambre Haute le 11 juin 1931. En prenant possession du fauteuil présidentiel, il prononça une allocution dont les ter­mes valent encore aujourd’hui : „...Pour sortir de la crise grave qui l’afflige, l’Europe doit s'unir dans une oeuvre commune de coopération et de paix. A cette oeuvre, la France s’est depuis dix années loyalement associée; lui consentant des sacrifices qu’on a pu parfois trouver excessifs. Demain conime hier, elle demeure acquise à cette collaboration nécessaire. Dans ce dessein, elle apporte au monde, a­­vec la légitime préoccupation de sa sécurité, son amour fervent de la paix; avec le souci de sauvegarder ses droits solennellement inscrits dans les traités une large compréhension des intérêts et des besoins des peuples ; avec la fidéité à ses traditions histori­ques, sa foi dans les organismes nou­veaux qui la rattachent à la vie in­ternationale"... LES TRISTES HEURES DE 1932 Il est d’usage que, sitôt élu, le nou­veau Président de la République re­vienne de Versailles, en grand cor­tège, s'installer immédiatement à l'E­lysée. Cette tradition ne fut pas en­tièrement observée lors de J’élection du Président Lebrun : son prédéces­seur, M. Doumer, qui s’était établi avec sa famille dans le palais prési­dentiel tout juste un an plus tôt, avait été assassiné quelques jours aupara­vant. Le corps de l'illustre victime é­­tait encore solennellement exposé dans le palais ; sa famille en deuil le veillait jour et nuit. Le Président Lebrun revint donc, sous les jeunes frondaisons des Champs Elysées, mais ce ne fut que pour se recueillir un moment devant la dé­pouille funèbre de son prédécesseur. Puis il alla renouveler, auprès de Mme Doumer en pleurs, les condo­léances du Président de la République, que le Président du Sénat avait déjà exprimées ; et il' regagna le palais du Petit-Luxembourg, où il était logé en vertu de sa charge précédente. Mais comme les travaux de l’Etat ne peu­vent attendre, tant que le corps de M. Doumer reposa à l’Elysée, on vit le nouveau Président de la République venir travailler dans le Palais prési­dentiel, chaque matin, comme un bon fonctionnaire ; après quoi, il quittait discrètement le palais endeuillé. ; LE 10 MAI 1932 Une élection présidentielle met tou­jours la charmante petite ville de Versailles sens dessus dessous. Mais la tristesse et l’inquiétude modifiaient, le 10 mai 1932, la joyeuse animation habituelle, en pareil cas, à la cité de Louis XIV. Elle était pavoisée, mais les drapeaux, en berne, étaient cra­vatés de crêpe. Dans la salle du Congrès, au palais de Versailles, dans l’éclat rouge, vert et or des murailles, une tribune, vide et elle aussi drapée de crêpe, attirait les regards de la foule: la tribune du Président de la République, 'eqùel gisait, assassiné, à Paris. Le Prési­­sident de l’Assemblée Nationale, M. Lebrun, n'offrit pas, en signe de deuil, le déjeuner traditionnel aux membres du bureau du Sénat et de son Cabinet, dans ses appartements' pri­vés. Et ce fut dommage, car ces ap­partements sont, en temps de Congrès, Somptueusement décorés: tapis Louis XIV de la Savonnerie, tapisseries du XVllI-e siècle, meubles Régence en velours de Gênes, et au plafond, le lustre unique de l'époque Marie,An­­toinette, où scintillent mille coeur? de cristal de roche. R. S,

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