Turul 1993 (A Magyar Heraldikai és Genealógiai Társaság Közlönye)

4. füzet - 2. Kisebb rovatok - Résumé en français (Vajay Szabolcs)

43 TURUL (LXVI) N° 4. RÉSUME Le Dr. Iván Bertényi présente le destin ballotté des sciences d'appui de l'Histoire en Hongrie, de 1951 à 1991; à partir de la dissolution forcée de la Société hongroise d'héraldique et de généalogie jusqu'à la reprise de la publication de sa revue interdite, le Turul. Considérés comme d'éléments dangereux par le régime, elles devaient s'effacer devant la „nouvelle politique culturelle" brâquée sur la lutte des classes. - Un group très réduit déstiné à la carrière d'archiviste, avait seulement accès à des études diplomatique, sigillographique et chronologique, à l'exclusion totale de la généalogie et de l'hé­raldique, les „sciences maudites"... Les rares textes parus ont été paradoxalement tens à condamner le sujet même dont ils ont traité. L'enseignement universitaire cherchait cependant de s'abriter sous des étiquettes d'emprunt. L'âme de cette „clandestinité professionelle" a été le Prof. Bernát L. Kumoro­vitz (tl992) à qui se doit la survie en Hongrie des sciences dites auxiliaires. Ce fut lui aussi qui avait formé tous ceux qui, aujourd'hui, ont repris le flambeau. - Une seule publication disponible: la Revue des archives (1961) qui se limitait pour­tant aux comptes-rendus des classements et aux répertoires; les esquisses généalogiques n'ont été tolérées, par exception, qu'à propos des inventaires économiques des ci-devant domai­nes. - La seule ouverture vers l'étranger a été la participation occasionnelle de quelques rares spicialistes aux congrès et colloques internationaux. Suffisant pourtant à ce que trois des leurs soient admis à l'Académie internationale d'héraldique. -Un premier revirement ne s'est opéré que lorsque l'Union soviétique - le „Grand-Frère" modèle - daignait reconnaître l'existence de l'héraldique municipale. Par ignorance ou pour „faire différemment", une série d'emblèmes des plus extrava­gants ont vu jour alors en Hongrie, se substituant aux armoi­ries municipales traditionnelles. - Ce ne fut qu'en 1983 que quelques spécialistes dispersés ont brâvé le risque de se réunir dans un appartement privé pour constituer une association quasi clandestine en vue de préserver la patrimoine héraldique et généalogique en dérive. Un appui inattendu de la part du Musée-Château de Keszthely les épaula. Ce fut cette ancienne demeure seigneuriale qui hébergeait les premières réunions tolérées, attirant aussi une participation internationale. Celle des sigillographes d'abord (1981, 1990), puis aussi celle des héraldistes (1988, 1992). - La première publication spéciali­sée, parue en 1980, fut la réimpression d'une bibliographie publiée en 1932 et mise à jour jusq'en 1944. Puis, peu à peu, quelques manuels d'enseignemet parurent; parmi les auteur le Dr. Bertényi et aussi la plupart de l'équipe qui dirige aujour­d'hui le Turul. - Le résumé rend hommage aux auteurs hong­rois expatriés dont les publications se répendeient en catimini dans le pays baîlloné. - Suit l'énumération des études diploma­tiques et chronologiques publiées lors de cette période. Quant à la généalogie, ce n'est que depuis 1985 qu'une lente reprise se note, sous les signatures de János Gudenus, András Kubi­nyi, György Györffy, Erik Fügedi, Pál Engel, István Kállay, Gyula Kristó, ou Ferenc Makk. La publication de la seconde tranche de cet inventaire est prévue dans le numéro 1994/1 du Turul. L'assistant universitaire Attila Zsoldos analyse la sémanti­que de la parentèle médiévale, en particulier dans le groupe social des castellans (iobagiones castri). Ces hommes de condi­tion libre se rangent sur un échelon inférieur à celui de la noblesse de souche {de genere) dans la stratification. Aussi l'emploi des termes comme proximus, propinquus, cognati et consanguinei reflète chez eux une notion élargie par rapport à l'emploi nobiliaire, plus stricte. - L'auteur revise les effectifs de ces groupes. Il en retire les Nána-Beszter qu'il reconnaît comme un clan nobiliaire amoindri dans sa condition. En revanche, il ajoute un chapelet de clans castellans non encore répetoriés, tels les Kér, Bús, Woym, Nolcha ou Otrokocs, par exemple. Ces groupes en second plan ont constitué une sorte de pépinière sociale d'où sortait, dès le XIIIe siècle, l'arrière­ban de la noblesse cruellement décimée. Certains charges ont néanmoins été traditionnellement réservées à cette couche, la lieutenance comtale dans le comitats, par exemple. - Dès leur promotion, la nomenclature de la perentèle devint plus précis à son tour, réflètant ainsi la cooptation sociale. Par le suite, ces différences s'estompaient affichant l'amalgame d'une cou­che privilégiée homogène. Les traditions fïliatives continue­ront cependant discerner les „vrais" clans des castellans coop­tés. Ces derniers engendreront par la suite cette noblesse rurale hongroise qui sera appelée à jouer un rôle historique -tantôt stimulant, tantôt rébarbatif - dès l'aube de l'ère moder­ne. - L'auteur présente comme exemple la filiation inédite des Castellans de Bajka, en Nógrád, jettant par là de nouvelles lumières sur l'ensemble du fonctionnement du système. Le distingo entre noblesse de souche et castellans se note aussi sur les plans juridique et social, jusq'à la fin du moyen-âge. L'architecte Márton Szluha présente le destin de sa propre famille à travers quatre siècles. L'ancêtre fut anobli en 1593. Ses lettres-patentes répertoriées en 1791 aux Archives capitu­laires de Veszprém furent égarées depuis lors. Des mariages avantageux ont assuré leur ascension rapide, les intégrant à la noblesse possédante, ayant acquis en 1642 la terre de Verbó, en Nyitra, que rappelle leur prédicat. Leur essor s'est confir­mé grâce à François, partisan du prince Rákóczi insurgé, puis rallié en 1711 aux Habsbourg victorieux. En 1723 il fut l'un des soutiens de la Sanction Pragmatique, fidélité dynastique qui lui valut, en 1726, le titre de baron avec le second prédicat d'Iklad, sa résidence principale en Bars. L'un de ses fils devenu jésuite, fit fonction pendant de longues années d'astro­nome et de géographe, au Brésil. Son frère Georges obtint en 1743, pour brillants services d'armes, le titre de comte. Cette branche comtale, par la suite appauvrie, s'est éteint en 1890, tandis que la branche nobiliaire, restée sans titre, prospérait en Transdanubie, aux comitats de Vas et de Veszprém. Des unions avantageuse et des fidèles services rendus - notam­ment à Christian Auguste de Saxe, archevêque d'Esztergom et prince-primat de Hongrie - les ont nanti d'une fortune com­mode. Des chanoines pieux, des officiers de la Garde royale sortaient notamment de leurs rangs, ainsi que des administra­teurs de marque et aussi des hommes de lettres. Mentionnons en Imre, dernier Capitain, de 1837 à 1848, de la circonscripti­on autonome des Jazygues et des Cumans, haut-lieu du récru-

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