Filológiai Közlöny – V. évfolyam – 1959.

1–2. szám - A Turóczi-Trostler József emlékszám anyagának folytatása (1–84. l.): - Zöldhelyi Zsuzsa: Petőfi chez les Russes (XIXéme siécle)

même pas jusqu'en Russie). La seconde raison est qu'après les révolutions de 1848—49, le gouvernement tsariste a pris des mesures sévères pour pré­server l'opinion publique russe de l'influence des événements européens : il était interdit de faire des rapports détaillés sur ce qui se passait à l'Occident, et les livres venus de l'Ouest étaient soumis à la censure. Dans ces conditions il est compréhensible qu'à cette époque les poèmes de Petőfi ne pouvaient pénétrer en Russie. Après 1850 la situation s'est quelque peu modifiée et cela d'autant plus que les rapports entre l'Autriche et la Russie se gâtaient : serait-ce par pur hasard que les premiers articles ayant trait à Petőfi — dont quelques uns dirigés contre l'Autriche, — paraissent à peu près à cette époque dans la presse russe? Selon l'état actuel de nos connaissances, le premier article sur Petőfi paraît en russe en 1858.5 Le seul intérêt de ce petit article est dans sa primauté, — autrement c'est un court aperçu superficiel et, absolument subjectif de la carrière de Petőfi, agrémenté de traductions brutes de quelques poésies. L'article de S. N. Palaouzov, paru en 18616 dans le Rousskoie Slovo a beaucoup plus d'intérêt pour nous. Peu après la parution de cet article Rouss­koie Slovo passa soiïs la direction de Pisariev et devint un journal révolu­tionnaire démocrate ; mais déjà au moment de sa publication, le rédacteur en chef est le radical bourgeois Blagosvetlov et le journal compte au nombre des périodiques russes progressistes. Il n'y a donc rien d'étonnant si le premier article sérieux, de quelque importance sur Petőfi paraît dans cette revue, et que c'est également dans les colonnes de la même revue que paraîtra pour la première fois, quelques années plus tard (en 1865), l'«Appel» de Vörösmarty. L'orientation anti-autrichienne de cet article est peut-être ce qui frappe le plus à sa première lecture. Lors de la description de la bataille de Segesvár, toute la sympathie de l'auteur va vers les Hongrois qui, en dépit de leur «extraordinaire bravoure» ne purent remporter la victoire sur l'ennemi d'une supériorité numérique écrasante, et qui en furent donc réduits à demeurer sous la tutelle autrichienne. Ailleurs Palaouzov fait un rapprochement entre l'oppression autri­chienne et le joug turc: «Lorsque en 1526 la Hongrie fut affranchie du pouvoir des Turcs elle ne fit en somme que de passer d'un joug à l'autre en appelant les Habsbourg sur le trône.» Palaouzov s'efforce de replacer la poésie de Petőfi dans le cadre de l'évolution de la littérature hongroise : au début de son étude, il donne un rapide aperçu de l'histoire de Hongrie et de l'histoire de la littérature avant Petőfi, il compare Petőfi à ses devanciers et à ses contemporains, en premier 5 Ulustratsia, 1858. numéro 20. 323. o. 6 Rousskoie Slovo, 1861, n° 3. Rubrique «Littérature étrangère» page 1 à 20 (Article signé P-ov). Palaouzov était un historien d'origine bulgare qui prit une part active dans le mouvement de libération nationale bulgare. Il consacrS la plus grande partie de son activité scientifique à l'étude de l'histoire et de la littérature bulgares, mais il s'est souvent préoccupé, dans ses études, d'autres pays des bords du Danube, auxquels il s'intéressait également. Il éprouve une sympathie non dissimulée pour les peuples qui, comme les Rulgares, luttent pour leur indépendance nationale. C'est là probablement la raison profonde de l'intérêt qu'il manifeste à l'égard des Hongrois. Les sources de l'article en question sont : Dichtungen von Maria Kert­beny. Berlin. 1860. — Petőfi's Gedichte aus dem Ungarischen von Szarvady und Moritz Hartmann, Leipzig 1858, Alexandre Petőfi, par Charles Louis Chassin, Paris, 1860; «La poésie Hongroise au XIXe siècle». Revue des deux Mondes, 15 avril et 1er septembre, 1860.

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