Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 2. kötet, 1763 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Premiere partie - Caracteres et alphabets de langues mortes & vivantes

N . 2. Alphabet phénicien d’apres des micrip- ÊÎons confervées à Malte depuis long-tems , & d’a­près des médailles de Syrie. N°. 3. Autre alphabet phénicien d’après des mé­dailles de Sicile. N°. 4. Troifiéme alphabet phénicien d’après les infcriptions confervées en Chypre, & rapportées par Pococke. Nw>. <j. Quatrième alphabet phénicien d’après une infeription découverte tout récemment à Malte. Talmyrénien. N°. 6. Palmyre ainfi nommée à caufe de la quan­tité de palmiers quiétoient dans fes environs, eft la même ville que l’Ecriture-fainte nomme Tadmor, & dont elle attribue la fondation à Salomon. Cette ville étoit fituée à l’entrée du defert, fur les confins de la Syrie. Elle devint célébré fous les regnes d’O- denat & de Zénobie , qui étendit fes conquêtes de­puis les bords du Tigre jufqu’à l’Hellefpont, & prit le nom de reine d’Orient, lorfqu’elle fe fut affujetti PEgypte, par Zalba , l’un de fes généraux. Cette reine fut depuis vaincue par Aurélien , chargée de chaînes d’or & conduite à Rome , où elle mena une vie privée près de Tibur , & dans une maifon dont on voit encore les ruines. La ville de Palmyre, ca­pitale des états de cette reine , étoit dans le voifi­­nage de l’Euphrate , & limitrophe de l’empire des Perfes à l’orient, & de celui des Romains à l’occi­dent. Cette fituation étoit extrêmement avantageufe pour le commerce ; en effet, Palmyre devint très­­opulente en diftribuant dans ces deux grands em­pires les marchandifes qu’elle droit de la Perfe & des Indes, par le moyen des caravannes. Elle fut aulli célébré par fon négoce , que Batne , ville de I’Anthémifie , fituée près de l’Euphrate, au nord de la Méfopotamie ; que Diofcuriade ou Prezonde, port de la Colchide , dans lequel, au rapport de Pline & de Strabon , on voyoit aborder des négocians de 300 langues différentes ; enfin que Tyr & Alexan­drie. Les ruines de Palmyre , defiinées par quelques voyageurs anglois , prouvent fon ancienne fplen­­deur : elles offrent de fuperbes colonnades , d’une ma­gnificence & d’une richeffe qui paffe tout ce qu’on peut voir en ce genre. Les infcriptions palmyré­­niennes ont refté long-tems fans pouvoir être dé­chiffrées ; aufii les premières copiés étoient-elles fort défedueufes ; enforte que plufieurs lavans an­glois , tels qu’Edouard Bernard , Smith , Robert Huntington , Hallifax , ont tenté vainement d’en donner des explications. Rhenferd crut être plus heureux que les Anglois, & il hafarda un alphabet; mais la gloire de cette découverte étoit réfervée à M. l’Abbé Barthelemi ; il trouva le moyen de lire & d’interpréter les infcriptions palmyréniennes , copiées fidèlement par MM. d’Awkins & Robert "Wood , & il fixa l’alphabet de cette langue ; c’eft le même que nous donnons dans cette Planche. Les élémens de cet alphabet, qui tiennent de l’hébreu, s’écrivent de même de droite à gauche. Syro- Galiléen. N°. 7. Ce que nous appelions fyro-galiléen, eft à proprement parler , l’ancien chaldéen, familier aux prétendus Chrétiens orientaux , qui prennent le titre de Mendai labia , ou difciples de faint Jean-BaptiJle } ils étoient plus connus anciennement fous les noms de Cbaraniens & de Sabis. Ils habitent en grand nom­bre dans la ville de Baffora & dans les environs. Ces chrétiens prétendent avoir confervé parmi eux les livres qu’ils attribuent fauffement à Adam , & qui font écrits dans les caraderes que l’on voit fous ce N°. La bibliothèque royale poffede plufieurs manuf. crits fabiens, qui contiennent des efpeces de fer­mons & des litanies que feu M. l’Abbé Fourmont, de l’académie des Belles-Lettres , & profeffeur de fy­­riaque au college royal, a traduits en partie. Le là­­bien eft à proprement parler, du fyriaque , mais mé­langé de mots empruntés du perfan & de l’ancienne langue chaldaïque. La religion de ces peuples me femble encore plus mélangée que leur langue, elle tient de l’idolâtrie indienne, du Judaïfme & du Maho­­métifme ; car ils n’ont de chrétien que le nom , & un certain baptême qu’on leur conféré lorfqu’ils naif­­fent , baptême qu’on renouvelle enfuite tous les ans à trois grandes fêtes différentes , & même lorfqu’ils fe marient. Ils obfervent outre cela une forte d’a­blution foir & matin , à la façon des Mahométans. Ils font un facrifice avec de la fleur de farine , du vin de paffe & de l’huile , dont le fehek ou facrifi­­cateur fait un gâteau , qu’il diftribue aux aftiftans après en avoir mangé un peu. Leur fécond facrifice eft celui de la poule , que l’on lave dans de l’eau claire , & à laquelle le fehek coupe le col, étant tourné du côté de l’orient , en prononçant ces pa­roles : Au nom de Dieu , cette chair foit pure à tous ceux qui la mangeront. Leur troifieme facrifice eft ce­lui du mouton , qui fe fait avec les mêmes céré­monies. Ces Sabis ont effuyé plufieurs perfécutions ; ils comptent Mahomet, Omar & Tamerlan au nombre de leurs perfécuteurs ; ils les accufent d’avoir brûlé leurs livres & abattu leurs temples. Ils furent encore perfécutés par le calife Almamon , qui furpris de l’habillement étroit & de la longue chevelure de plu­fieurs d’entr’eux , qui l’étoient venu faluer, leur demanda s’ils étoient alliés ou tributaires ; ils répon­dirent , nous fommes Harraniens. Etes-vous chré­tiens , juifs , ou mages , leur demanda encore le calife ? ce qu’ils nièrent. y\vez-vous des écritures & un prophète , répliqua le calife ? ils tergiverferenc dans ce qu’ils avoient à répondre à cette demande, & ne furent que dire. Vous êtes donc , reprit le calife , des fadducéens , des adorateurs d’idoles , & des compagnons du puits qui fut comblé de pierres fous le régné d’Alarfchid. Si cela eft ainfi , ajouta le calife , nonobftant que vous promettiez, de payer le tribut, il faut que vous choififiiez de deux chofes l’une , ou de fuivre le Mufulmanifme , ou l’une des religions dont il eft parlé dans l’alcoran ; fans cela, je vous exterminerai tous. Le calife voulut bien dif­férer fa décifion , jufqu’à ce qu’il fût revenu du pays de Roum , pour lequel il partoit alors. Pendant cet intervalle, nombre de ces Harraniens coupèrent leurs longs cheveux , prirent d’autres habits, & fe firent ou chrétiens ou mufulmans. Ceux qui refte­­rent attachés à la religion de leurs peres, réfolurent de fe dire de la religion des Sabiens , dont il eft parlé dans l’alcoran. Le calife mourut dans cette expédi­tion , & cela n’a point empêché que depuis ce tems­­là , ils n’aient été connus fous le nom de Sabiens. Ben Schohnah les appelle Chaldéens ou Syriens. Pour moi, je fuis porté à croire que leur religion, eft celle des anciens Egyptiens, des Phéniciens & des Chaldéens, à laquelle ils auront ajouté quelques cérémonies extérieures pour en impofer aux Chré­tiens & aux Mahométans, avec lefquels ils font obli­gés de vivre. Ils effuyerent encore une violente perfécution de la part des Portugais , qui maîtres d’Ormous, & amis du pacha de Baffora , obtinrent de ce gouverneur qu’on forceroit les Sabis d’aller à l’églife portugaife, bâtie à Baffora , fous peine d’amende pécuniaire & de punition corporelle ; perfécution qui ne finit que lorfque les Portugais perdirent Ormous. PLANCHE

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