Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 2. kötet, 1763 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

Premiere partie - Ecritures

ÉCRITURES. qu on le voit a la figure E. Ces préparations données, il faut mettre la plume fur le côté droit pour l’évider fur la gauche, en formant la carne du pouce au-deffus de la fente, en arrondilfant & en fe rapprochant de la mê­me fente comme les lettres F. Si G. le font voir pour les deux côtés. Quand la plume fe trouve dans cette derniere pofition, on en met une autre en-dedans pour produire le bec. Ce bec fe fait en commençant de diminuer un peu en-deflùs du tuyau , & un peu aufîi du côté du pouce, Si en plaçant enfuite le ca­nif fur le tranchant à l’endroit où l’on veut couper. Ce dernier coup que les maîtres de l’art appellent le tact, doit être fait fubitement, en balançant la lame de droite à gauche, Si en la renverfant un peu fur le de­vant, ayant foin en même tems que le manche foit tiré du côté du coude plus ou moins, fuivant l’oblique que l’on veut donner à la plume. La figure H. expol'e cette manœuvre, Si la figure I. la repréfente dans fa taille finie. Réglé générale en toute écriture, l’angle du pouce eft un peu plus long & plus large que celui des doigts. Sur les proportions d'une plume taillée. Une plume pour être fuivie ftriétement dans toutes les coupes peut bien ne pas avoir fesjuftes proportions. La grande ouverture peut être trop grande ou trop pe­tite, le bec trop long ou trop court, la fente trop pe­tite ou trop longue. Pour obvier à ces inconvéniens, il faut confidérer la plume dans la planche entre les qua­tre lignes horifontales A. B. partagée en trois parties «gales. La première depuis l’extrémité i du bec de la plume jufqu’aux carnes ; i depuis les carnes jufqu’au mi­lieu 3 de la grande ouverture; Si depuis ce milieu juf­qu’au 4 où commence cette grande ouverture. Ces ré­glés donnent à n’en pas douter de la grâce à la plume, mais pas toujours de la bonté. Si l’angle des doigts eft plus long & plus large que celui du pouce, la plume jet­tera l’encre fur les revers ; fi les carnes font trop courtes 6c trop fermées, l’encre coulera avec précipitation; fi la fente eft trop longue pour une main pefante, les ca­­raéferes feront écrafés; fila plume eft trop dégarnie en­­deiïus avant le ta61, elle ne pourra écrire long-tems à caufe de la foiblefte de fon bec ; fi fon tuyau eft trop épais du côté de l’angle du pouce qui produit les liai­­fions, ces mêmes liaifons deviendront trop groftes; mais il eft aifé de remédier à ces défauts, Si l’on fent allez ce qu’il faut faire. Il ne refte plus qu’un mot à dire fur la plume, dont les carnes doivent être plus cavées fi l’on écrit la ronde, Si fon bec plus oblique ; la bâtarde moins que la ronde & un bec moins oblique ; la coulée autant que la bâtarde, mais une fente plus longue.- On peut confulter au furplus les trois figures C. D. E. où l’on trouvera la définition des réglés que je viens de prefi 'çrire. Si je n’ai rien dit de plus pofitif fur la fente qui doit être faite avec la plus grande netteté, c’eft qu’elle dépend entièrement de la main. Une main légère a befoin d’une fente plus grande qu’une lourde. A l’égard de la plume, pour expédier je renvoie à l’explication de la douzième planche. Sur l'utilité de favoir tailler la plume. On néglige trop en général la taille de la plume, que l’on regarde comme une chofe peu effentielle , quoi­qu’elle contribue beaucoup à la netteté & à la forme de l’écriture. Il eft certain d’après l’expérience que j’en ai, qu’une perfonne qui taille fa plume pour elle-même, écrit mieux que fi cette plume eût été taillée par une main étrangère. Laraifon c’eft qu’elle la taille fuivant fa main, dont elle connoît la pofition , Si félon le dégré de grofteur qu’elle veut donner à fon écriture, une au­tre plume fouvent ne produit pas le même effet, parce qu’elle fe trouve ou plus ou moins oblique, ou plus ou moins groffe, ou enfin plus ou moins fendue, ce qu’il eft facile de reconnoitre aux caraéleres qu’elle trace, pour peu qu’on veuille y faire attention. Je conclus d’a­près cela qu’il faut s’attacher à la taille de fa plume en obfervant que pour une main renverfée en-dehors, elle doit être plus oblique ; droite ou à peu de chofe près, pour une autre qui n’incline d’aucun côté, Si fur l’o­blique des doigts pour une main renverfée en-dedaas. Telles font les réglés fur la taille de la plume en général fil eft des cas où il faut s’en écarter) ; mais toujours eft­­il qu’on tirera plus de fervice d’une plume fendue que d’une autre qui ne le feroit pas aftez, excepté les mains foibles ou tremblantes, qui étant forcées d’y prendre un point d’appui, doivent néceflairement faire à leur plume une fente plus courte pour lui donner plus de­­confiftance. PLANCHE V. Des fituations de la plume. La première connoiffance à acquérir après la tenue de la plume, eft celle de fes différentes fituations pour tou­tes les écritures. Elle eft d’autant plus néceffaire que fans elle il eft impoffible de former un caraélere régulier Si gracieux. Pour aller tout d’un coup à l’effentiel, je n’en démontrerai que trois qui fuffifent à toutes les opéra­tions que la plume produit. Vouloir en préfenter davan­tage, ce feroit tomber dans une prolixité ennuyeufe Sc embrouillée , plutôt que d’éclaircir Si de parvenir à l’exécution d’un art néceffaire à tous les hommes. Première fituation. La première fituation eft celle que l’on appelle à face , c’eft-à-dire la plume droite devant le corps, Si dont les angles placés fur la ligne horifontale, ne font pas plus élevés l’un que l’autre, tant au fommet qu’à la bafe d’un à-plomb ou d’un jambage. Chaque extrémité de ce jam­bage , qui a toute la largeur du bec de la plume, pré­­fente deux angles. Celui qui eft à droite s’appelle l’an­gle des doigts, parce qu’il eft produit du coin delà plu­me qui eft du côté des doigts ; l’autre par la même rai­­fon lé nomme l’angle du pouce, parce qu’il eft aufîi pro­duit du coin de la plume qui eft du côté du pouce. Il faut bien diftinguer ces angles, car ce font d’eux que dépendent toutes les fituations de la plume, Si c’eft de ces fituations bien entendues Si bien rendues que pro­vient la beauté de l’écriture. Que l’on jette un coup d’œil fur la première démonftration, on connoitra pre­mièrement que les lignes horifontales A. B. paffent au fommet & à la bafe de l’à-plomb fans aucun excédent, ce qui n’arriveroit pas fi les angles étoient inégaux. Se­condement, on diftinguera parles chiffres i. Si 2. les angles du pouce pour le haut Si le bas ; de même par le 3. & le 4. les angles des doigts au fommet & à la bafe. Cette fituation n’eft affeèlée à aucune écriture. Elle ne fert uniquement que pour la terminaifon de plufieurs lettres finales Si autres effets de plume dont je parlerai dans la fuite. Son principal mérite eft de donner l’intel­ligence des angles, laquelle eft indifpenfable pour exé­cuter tous lesmouvemens employés dans l’art d’écrire.* Seconde fituation. La fécondé fituation eft oblique. On entend par ce, terme que la plume eft placée de maniéré que l’angle des doigts furmonte celui du pouce de la moitié de l’é­­paiffeur de l’à-plomb, au lieu qu’à la bafe, l’angle du pouce eft plus bas que celui des doigts de la moitié de l’épaiffeur du même à-plomb, par la raifon que ce qui eft de moins fur le haut, doit fe trouver de plus fur le bas. La fécondé démonftration rend cette fituation fenfible ; les lignes AB qui font en obliquité parallele renferment l’à-plomb dans le biais qu’il exige, Si les lignes C D ho­rifontales font voir au fommet l’angle des doigts 1. qui excede de la moitié, comme à la bafe l’angle du pouce 2. qui defeend de même de la moitié. Cette fécondé fituation eft employée pour l’exécu­tion de l’écriture ronde, qui étant droite, exige plus d’oblique. Elle eft auffi deftinée pour les écritures bâ­tarde Si coulée; mais comme on eft obligé de rappro­cher un peu le bras du corps pour donner à ces deux dernieres écritures la pente qu’elles doivent avoir, il arrive que l’angle des doigts pour le haut, & l’angle du pouce pour le bas, font moins fenfibles. Par ce principe, il eft aifé de concevoir que la fituation oblique eft gé­néralement confacrée à toutes les écritures; la diffé­rence confifte dans le plus ou le moins, le plus pour la ronde Si le moins pour la bâtarde Si la coulée.

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