Nagy Francia Enciklopédia - Táblagyűjtemény 5. kötet, 1767 (Suite du recueil de planches, sur des sciences, des arts libéraux et les arts de méchaniques, avec leur explication)

ARTS MÉCHANIQUES - Gravure en lettres, en géographie et en musique

GRAVURE EN LETTRES, EN GÉOGRAPHIE ET EN MUSIQUE. Contenant deux Planches. PLANCHE I=«. Gravure en lettres. O N commence d’abord par tamponner la planche, c’eft-à-dire qu’après avoir répandu une goutte d’huile deffus, on la frotte d’un bout à l’autre avec un tampon fait d’un morceau de vieux chapeau , afin de détruire le brillant que lui donne fon bruni (a) ; après quoi on fixe , au moyen du compas 6c de la réglé , le nombre des points d’où l’on doit tracer légèrement des lignes parallèles, foit avec une pointe,foit avec un ou­til de ce nom, dans l’intérieur defquelles lignes eft I comprife la hauteur des caraéferes que l’on veut graver. Cette préparation faite , la planche pofée fur un couf­­finet, on defîine par un (impie trait de pointe pour les déliés, 6c par un double trait pour les pleins, les lettres que l’on a intention de faire, en commençant par la droite de la planche, au rebours de l’écriture; 6c telles que l’offre la première ligne de chaque exemple de la planche. Enfuite on ébauche avec une échoppe propor­tionnée tous les pleins de ces lettres defïïnées , ainfi qu’on lé voit dans la fécondé ligne de chacun de ces tnêmes exemples ; ce qui fe fait à deux reprifes, c’eft-à­­dire d’abord en coupant les pleins de bas en-haut, Sc enfuite en rentrant de haut en-bas, en retournant la planche;après quoi on liaifonne la lettre de même par le bas 6c par le haut; ce qui s’opère avec le burin , en reprenant délicatement le (impie trait du deffein qu’a tracé la pointe, en le conduifant au commencement de l’ébauche , en y rentrant à plufieurs fois, afin de for­mer la gradation 6c la dégradation des pleins dont la figure eft plus ou moins arrondie, 6c cela fans paffer au-delà des parallèles , ce qui eft très-important pour la régularité ; c’eft ce qu’offre la troifieme ligne de chaque exemple. Cela fait, on fe fert d’un ébarboir pour enlever les barbes qu’on a laiffées en coupant le cuivre, l’échoppe 6c le burin ; alors on talonne au bu­rin à deux fois , c’eft-à-dire du haut 6c enfuite du bas, toutes les lettres qui ont befoin d’être talonnées. Pour cet effet, on fait rentrer le burin dans le trait de chaque parallele,à la terminaifon des lettres à tête, à jambage ou à queue , afin d’en juftifier nettement la coupe , 6c lui donner l’obliquité que rend naturellement le trait de la plume dans l’écriture ,voyt\_ à la fin des exemples les fig. 4. Le tout fini, l’on ébarbe encore l’ouvrage , pour lui donner fon dernier point de perfection. Cette maniéré de toucher la lettre à fept reprifes , n’eft pas généralement employée par la plupart des ar­­tiftes en ce genre , qui font dans la malheureufe nécef­­(ité d’accélérer un ouvrage qui a fouvent pour but plus l’intérêt de l’entrepreneur, que la perfeéfion 6c la gloire de fartifte qui y travaille ; mais nous croyons devoir donner la préférence à cette maniéré fur toute autre , attendu qu’elle eft celle du fameux Bailleul, dont la mémoire fera toujours chere aux éleves qu’il a laides après lui. Nous n’entrerons pas ici dans un plus grand détail fur les différentes formes des lettres ; le précis qu’offre cette Planche,fuffitpour donner une idée du refte. Les curieux auront recours pour plus ample fatisfaéfion à cet égard, à l’article Ecriture , & aux Planches. On n’a inféré dans le bas de cette Planche que quelques ef­­fais de différentes lettres majufcules rondes, bâtardes , capitales penchées, romaines, coulées, &c. afin de fer­­vir de guide ou de modèle dans l’occafion, 6c même (a) Cette operation n’a lieu que par rapport aux Planches de cuivre qui fortent toutes brunies des mains du cuivrier ; àl’égard des planches d’etain, elles ne font fufceptibles d’au­cune préparation , vu qu’elles fortent toutes brunies & po­lies des mains du potier d’etaia. N°. i*. encore quelques capitales d’ornement qu’on appelle à deux traits ; d’autres grifes ou hachées ; d’autres qu’on appelle piquetées; d’autres fîeuronnées, &c. qui fe font toutes au burin , 6c dont la forme dépend plus du goût de l’artifte, du lieu où il les emploie, que des réglés. Les réglés rigoureufes de l’art fe réduifent à celles-ci. Que toutes les lettres capitales ou majufcules droites ou penchées, ainfi que les majeures bâtardes , doivent être toujours doubles en hauteur des Caraéferes infé­rieurs , 6>c que leurs pleins foient aufîi proportionnés à leur hauteur , c’eft-à-dire qu’ils foient doubles de ceux de ces mêmes caraéferes inférieurs, comme en la fig. 5. du bas de la Planche. Il faut éviter d’allier les capitales ou majufcules droi­tes ou penchées, à la bâtarde, les majeures bâtardes à la romaine , &c. 6* conferver toujours une analogie exaéte entre les genres des caraéferes que l’on emploie* Des outils. A. Parallele avis, laquelle fert à tracer des parallèles de toutes efpeces, que l’on pourroit appeller parallele mobile. B 6* C autre efpece de parallèles fervant au même ufage, mais dont les pointes font fixes. D. échop­pe vue de toute fa longueur, e, fon manche./, fa face. Quant à cet outil, il a été dit ci-deffus qu’il devoit être proportionné au corps ou plein de la lettre qu’on veut graver. C’eft ce qui a engagé à faire voir ici en g 6c en h deux faces différentes de ces outils fimplement, au­­deiïous defquels font repréfentées leurs coupes ou tail­les; & comme ces tailles produifent dans leurs cavités une furface plane comme en i, où le noir d’impreffion ne pourroit tenir, fur-tout lorfqu’d s'agit de forts ca­raéferes ; il eft néceffaire que le burin dont la face eft en k, rentre à plufieurs tailles dans les pleins, afin d’y faire griffer le noir ; c’eft ce qu’offre la fig. b, démonf­­tration un peu outrée à la vérité , mais qui n’eft ainfi , quepour la rendre plus fen{\\Az. Article de Madame De- LUSSE. La fig. 1. eft un poinçon appellé pojitionnairc. Les Graveurs en Géographie s’en fervent quelquefois pour frapper toutes les pofitions qui fe trouvent fur les car­tes. La fig. 2. eft l’empreinte de ce poinçon. La fig. 7,. eft un autre poinçon pour frapper les villes archiépif­­copales. Les fig. 4. 5.6. 7.8.9. & 10. font d’autres em­preintes de poinçons. Toutes ces figures appartiennent à la planche fuivante , où l’on verra qu’il vaut mieux graver tous les lieux que ces poinçons défignent, que de les frapper. PLANCHE il. Gravure en Géographie , Topographie, & en Mufique. Le haut de cette Planche offre trois modèles de gra­vure dans les genres de Géographie & de Topographie, Fig. A. Exemple de gravure dans le genre purement géo­graphique. C’eft de cette maniéré qu’on a toujours repréfenté, & que l’on repréfente encore les cartes particulières des provinces, même les royaumes , & différentes parties de la terre. B. Exemple dans le genre femi-topographique. Les blancs de ce modelé qui expriment la campagne, fe trouvent remplis dans la fig. C. par les pièces de terres labourées, les portions de bruyères, de prés, de marais, vignes, &c. 6c fè trouvent variés félon les habitations & la fertilité du pays. On trouve auffi dans cette fig. B des portions de bois, bruyè­res , prés, vignes, mente les plans de quelques châteaux & parcs confulérables ; mais ce n’eft tou­tefois que les plus grandes maffes , ce genre ne permettant pas d’entrer dans les plus petits détails*

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