ACTA ARCHAEOLOGICA TOMUS 19 (A MTA RÉGÉSZETI KÖZLEMÉNYEI, 1967)

19. kötet / 1-2. sz. - R. GHIRSHMAN: Bard-e Nechandeh - centre religieux iranien

R. GHIRSHMAN BARD-È NECHANDEH CENTRE RELIGIEUX IRANIEN Les lecteurs de «Acta Archaeologica» ont eu déjà l'occasion de connaître le début des recher­ches que la Délégation archéologique française a effectuées sur le site de Bard-è Nechandeh, dans les montagnes des Bakhtiari, au Sud-Ouest de l'Iran, à 250 km à l'Est de Suse.1 Sur une puissante terrasse artificielle, bâtie avec d'énormes blocs de pierre bruts, appareillés sans mortier, à laquelle on accédait par deux escaliers monumentaux, s'élevait un podium — partie principale d'un sanc­tuaire iranien du feu. Les travaux poursuivis depuis lors, permirent d'établir que, tant le podium (sur lequel se plaçait à ciel ouvert un autel du feu), que la terrasse même, avaient subi, au cours des siècles, des agrandissements et des remaniements. Les monnaies mises au jour au pied du mur de la plus ancienne phase de la terrasse, démontrèrent que celle-ci prit fin au milieu du second siècle avant notre ère. L'histoire du royaume d'Elymaïde, dont faisait partie Bard-è Nechandeh est trop mal connue pour tenter de placer dans leurs cadres les divers changements qu'avaient subis le sanc­tuaire et ses dépendances. Au cours des fouilles du printemps 1966, la façade de la grande terrasse supérieure, exécutée au cours de la seconde phase, c'est-à-dire des premiers remaniements, s'est trouvée presque entière­ment dégagée (fig. 1). Elle permit la reconnaissance de puissants pilastres qui l'étayaient sur toute sa longueur, des deux côtés de l'escalier. A la surface de la terrasse, et peut-être sur la voie qui menait au podium, étaient placées, à l'époque parthe, les images d'adorants, sculptées dans la pierre, les unes en bas-relief, d'autres en ronde bosse, généralement de dimensions plus petites que grandeur nature. A l'une d'elles appartenait une tête d'homme, mise au jour en 1966, sur le socle qui longe la façade de la terrasse (fig. 2 et 3). Un mètre plus bas que ce socle, s'étendait une terrasse inférieure sur laquelle, à une époque qui correspondrait déjà aux premiers siècles de notre ère, un prince d'Elymaïde ( ?) bâtit un pavillon composé de trois salles oblongues ne communiquant pas entre elles, et qui étaient dotées chacune d'une seule porte donnant sur une petite cour carrée à péristyle (fig. 4). La façade de ce pavillon était protégée par un portique formé par seize colonnes, sur deux rangs de huit, dont la moitié s'appuyaient contre le mur extérieur du bâtiment (fig. 5). Sur ces seize colonnes, six seulement ont été identifiées sur la terrasse ou autour d'elle; toutes étaient différentes. L'une d'elles, rectan­gulaire à pans coupés — une des rares qui aient été mises au jour sur place —, brisée, gisait encore près de sa partie inférieure qui était restée fichée dans la terre (fig. 6). Elle portait, sculptés sur une de ses faces, quatre personnages superposés (fig. 7), tous strictement de face, les bras croisés sur la poitrine et les pieds tournés de profil. De même que les colonnes étaient de formes différentes, de même leurs bases ne se ressemblaient pas. C'est ainsi qu'on a vu que la colonne aux quatre personnages était enfoncée directement dans le sol, tandis que les autres étaient placées soit sur des dalles de pierre rec­tangulaires, soit sur des bases en forme de tores, de dimensions différentes (fig. 8). 1 Acta Arch. Hung. 16 (1964), pp. 241—245. Ada Archaeologica Academiae Scientiarum Hungaricae 19, 1967

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