Filológiai Közlöny – V. évfolyam – 1959.

1–2. szám - A Turóczi-Trostler József emlékszám anyagának folytatása (1–84. l.): - Radó György: Petőfi chez les Russes (XXe siécle)

dire qu'il fut le «bolchevik» de son époque. Il rêvait, (à la manière des uto­pistes) il va sans dire au triomphe de la justice sociale et il soutenait qu'une révolution politique qui ne réaliserait pas l'égalité et ne diminuerait pas la misère du peuple, n'atteindrait pas son but. Voilà la raison pour laquelle il dut rompre ses liens avec les modérés et le «centre»; voilà pourquoi aussi il s'éloigna du gouvernement provisoire de Pest et de toutes les fractions révolutionnaires qu'il voyait dominés par l'opportunisme. En revanche, il s'était déjà rangé sous le drapeau de son ami, le général Bem — un autre révo­lutionnaire de l'extrême-gauche — lorsque le tsar de Russie dirigea la poussée de ses Cosaques vers une Hongrie presque libérée. C'est au cours des luttes héroïques contre les Cosaques que Petőfi sacrifia sa vie ardente». II. Dans la seconde partie de l'Introduction, Lounatcharski esquisse la vie de Petőfi. En dépit des inexactitudes qu'un oeil attentif peut relever dans les données biographiques et qui sont dues aux sources de seconde main aux­quelles l'auteur a recours, (à ce qu'il parait, il n'avait aucune source hongroise à sa disposition), on ne peut qu'apprécier la sympathie avec laquelle le savant soviétique présente la carrière du grand poète lirique hongrois. Il s'agit là d'une synthèse qui nous impressionne par sa solidité et sa vérité. Après cette esquisse biographique, Lounatcharski reproduit une brève analyse du poète par Frédéric Riedl et ily ajoute les réflexions sui­vantes : «Dans le cas de Petőfi on a raison d'insister sur son penchant à pousser les choses à l'extrême. Son caractère extrémiste ne pouvait se contenter de demi-solutions ni dans sa vie privée, ni dans sa carrière politique. En 1923 on a fêté le centenaire de la naissance de Petőfi. Son souvenir fut évoqué aussi bien par la Hongrie officielle que par les révolutionnaires. Les hommages du gouvernement fasciste hongrois à la mémoire de Petőfi furent commentées sur un ton ironique par la presse bourgeoise allemande elle-même. Car Petőfi est l'auteur du poème bien connu «Pendez les rois» que même un traducteur allemand très doué comme M. Steinbach, n'a pas .osé admettre dans son recueil. Un des critiques de Petőfi nous a tracé un portrait particulièrement vif du jîoète : «Ecoutant les discours opportunistes de ses soi-disants compagnons d'armes et les phrases relatives aux étapes successives de la révolution, Petőfi éclata d'un rire plein de bile et montra ses dents de loup». On ne s'étonnera donc pas de ce que le «Berliner Tageblatt», un des journaux libéraux de l'Allemagne, ait écrit dans ces jours-là : «Si Petőfi vivait encore, il se retrouverait comme bolchéviste dans un camp d'internement hongrois». A la fin du même article le journal libéral de Berlin faisait la remarque suivante: Nous aimerions savoir, comment le gouverne­ment de Horthy fête le centenaire de celui qui fut non seulement le plus grand poète, mais aussi le plus grand révolutionnaire de son peuple. III. Des l'époque de la célébration de ce centenaire, l'idée m'était venue qu'il serait indispensable de faire paraître en russe au moins les poèmes les plus importants de Petőfi. J'entamai des pourparlers avec quelques camerades hongrois qui s'empressèrent de me fournir une serie de renseignements. Grâce à eux, j'entrai en possession des meilleures traductions allemandes de Petőfi. Ladisias Neugebauer, ce poète peu connu originaire de Hongrie, avait traduit Petőfi avec tant de maîtrise qu'il méritait pleinement les éloges flatteurs des meilleurs hommes de lettres hongrois. Par ailleurs ces traductions avaient tellement plu aux Allemands qu'un célèbre acteur autrichien, Joseph Lewinski

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