Filológiai Közlöny – V. évfolyam – 1959.

1–2. szám - A Turóczi-Trostler József emlékszám anyagának folytatása (1–84. l.): - Radó György: Petőfi chez les Russes (XXe siécle)

Petőfi chez les Russes (XXe siècle) RADÓ GYÖRGY Les quinze années qui précédèrent la première guerre mondiale n'appor­tèrent aucun changement décisif sur le terrain de la popularisation de Petőfi en Russie. L'atmosphère politique de la Russie officielle qui déterminait l'accueil fait au grand poète révolutionnaire hongrois demeurait inchangée. Les revues de l'époque (Vestnik Iêvropi, Rousskoie Bogátstvo, Rousskaïa Mysl) continuaient à publier des traductions, mais le nombre de ces dernières et les principes qui prévalaient dans leur choix étaient à peu près les mêmes qu'auparavant. Pendant cette période on a vu paraître un ouvrage rédigé par A. I. Biélooussov : Poètes populaires étrangers (Biographies et extraits) qui eut deux éditions (1906, 1908). On y lit la traduction russe de plusieurs poèmes de Petőfi. Nous connaissons encore une donnée qui se rapporte à 1910 : quel­ques pages du journal de Petőfi dans le Vestnik Iévropi et une autre qui date de 1911 : un vers du poète dans un Livre du dêclamateur, publié à Kiev ; c'est notre dernier renseignement sur la période d'avant-guerre. Ensuite une coupure : pour le moment nous sommes dans l'impossibilité de dire si pendant la guerre et dans les années marquées par la Grande Révo­lution et la guerre civile on fit résonner en russe les chansons de Petőfi, d'une actualité brûlante. L'orage une fois passé, on reprit le fil des traductions, mais à partir de cette époque la voix russe de Petőfi se fit plus suggestive et plus sincère. C'est l'époque où le jeune Etat socialiste cherchant ses pionniers dans le passé en trouvait un, et des plus grands, dans la personne de Petőfi, qui avait si fièrement chanté: «J'ai lutté pour toi, Liberté . . .» (Le prisonnier). C'est avec ce vers en tête que les poèmes de Petőfi parurent dès 1923 dans les colonnes de la Krasnaïa Niva pour occuper leur place parmi les traduc­tions divulguées par le mouvement littéraire soviétique. Deux années plus tard l'Office International des Ecrivains Prolétariens publia aux Éditions de l'État le premier volume russe consacré entièrement à la mémoire de Petőfi. Cette fois les traductions et l'introduction étaient dues à une personna­lité aussi éminente que V. A. Lounatcharski qui, en tant qu'illustre historien de la littérature et premier commissaire du peuple à l'Éducation Nationale, passait alors pour le chef de la vie intellectuelle russe. Le fait qu'il s'agit là du premier volume de Petőfi en russe et que la préface originale en a été écrite par une personnalité comme Lounatcharski, nous oblige à nous occuper d'une façon détaillée de cette oeuvre. Voici comment Lounatcharski a présenté Petőfi au lecteur soviétique : I. «Alexandre Petőfi est une des figures les plus marquantes de la litté­rature européenne. Comme notre Lermontov, il mourut à l'âge de 27 ans et pourtant, dans une littérature aussi riche que la littérature hongroise, il joue

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